New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé proche de l'équilibre, jeudi, et passé outre le rebond de l'inflation enregistré en décembre aux Etats-Unis, à la veille du début de la saison des résultats d'entreprises.

Le Dow Jones a grignoté 0,04%, l'indice Nasdaq a fini stable et l'indice S&P 500 a lâché 0,07%.

L'événement de la journée a été la publication de l'indice CPI des prix à la consommation, qui est ressorti à 0,3% sur un mois en décembre. Ce rebond a surpris les économistes, qui annonçaient 0,2%.

Sur un an, l'inflation atteint 3,4%, contre 3,1% en novembre.

Ces chiffres plus élevés que prévu "vont remettre en cause les hypothèses les plus osées quant aux baisses de taux cette année", a estimé, dans une note, Michael Pearce, d'Oxford Economics.

Pour autant, "cela ne change pas notre vision d'une inflation en route vers les 2%" annuels, objectif de la banque centrale américaine (Fed), même si le parcours pourrait être "chahuté", a ajouté l'économiste, qui annonce une première baisse du taux directeur de la Fed en mai.

Le marché obligataire a lui aussi semblé faire peu de cas de cette ruade de l'inflation.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans, le plus représentatif des anticipations de Wall Street en matière de politique monétaire, s'est franchement détendu, à 4,25%, contre 4,35%.

Selon Steve Sosnick, d'Interactive Brokers, ce reflux des taux obligataires tient aussi à une émission de dette du Trésor américain, qui a placé jeudi 21 milliards dans des conditions satisfaisantes.

Côté actions, "le marché a fait de son mieux pour ignorer les chiffres" de l'inflation, selon Steve Sosnick.

La séance a marqué les débuts d'un nouveau fonds de placement en bitcoin, appelé ETF, dont la cotation avait été approuvée mercredi, après Bourse, par l'autorité américaine de régulation des marchés (SEC).

Ce produit offre la possibilité à tous les investisseurs de s'exposer aux monnaies numériques tout en conservant leurs fonds en dollars et en pouvant s'en retirer à tout moment, sans passer par des plateformes d'échanges de cryptomonnaies.

Il est considéré, de l'avis général, comme un tournant majeur pour l'adoption plus large des monnaies numériques.

Les 11 déclinaisons de cet ETF lancées jeudi ont connu des fortunes diverses, celui du premier gestionnaire d'actifs au monde BlackRock, baptisé iShares Bitcoin Trust, a notamment chuté de 4,69%.

Le feu vert à ces nouveaux produits étaient attendu avec impatience depuis plusieurs semaines et avait soutenu le bitcoin lui-même mais aussi la plupart des valeurs du secteur cotées en Bourse.

Le premier jour de cotation de ces ETF a été l'occasion de prises de bénéfices, qui ont plombé la plateforme d'échanges Coinbase (-6,70%) ou les "mineurs" (créateurs de cryptomonnaies) Marathon Digital Holdings (-12,60%) et Riot Platforms (-15,82%).

Toujours au rayon technologie, Microsoft a fait partie des quelques titres à se distinguer (+0,49%).

Le créateur du système d'exploitation Windows est même devenu, l'espace de quelques secondes, la première capitalisation mondiale, devant Apple (-0,32%), avant de rétrograder.

Ailleurs à la cote, Chesapeake Energy Corporation (+3,16%) a été recherché après l'annonce de sa fusion prochaine avec son concurrent Southwestern Energy (-2,47%), qui va unir deux des dix plus gros producteurs de gaz naturel aux Etats-Unis.

Citigroup a souffert (-1,77%) après avoir révélé que ses résultats du quatrième trimestre seraient lestés par 3,3 milliards de dollars de charges exceptionnelles et 1,3 milliard de provisions.

Le loueur américain Hertz a fait marche arrière (-4,28%) après avoir annoncé la vente d'un tiers de sa flotte de véhicules électriques, faute de demande suffisante, et une estimation de chiffre d'affaires trimestriel inférieure aux attentes des analystes.

Netflix a grimpé (+2,91%) après que la responsable de la publicité Amy Reinhard a indiqué au site du magazine spécialisé Variety que la plateforme comptait désormais plus de 23 millions d'abonnés à son offre avec réclames.

afp/rp