Un bond de 11,9% en 2023 après une hausse de 8% en 2022... les prix de l'alimentation ont été sévèrement impactés par la guerre en Ukraine, puis par la hausse des prix de l'énergie, et, à  la marge, les conditions météorologiques et les perturbations logistiques. 

Nous avons composé un panier type et relevé son évolution entre février 2022 et février 2024. Les tarifs indiqués sont issus des publications de l'INSEE, et correspondent au prix moyen de vente au détail en France métropolitaine pour une baguette de 250g, une entrecôte de 600g, une carotte de 125g, un poivron de 125g, une pomme de 200g, un demi de bière au comptoir (25cl), un avocat, un kilo de rôti de porc, une pomme de terre de 100g, un kilo de sole, une orange de 200g et un oignon de 150g. 

Notre cabas (notez que nous ne prenons qu'une seule pomme de terre ou qu'une seule carotte, pour un rôti de porc d'un kilo… ce qui correspond assez mal aux habitudes des français) est ainsi passé de 65,86 euros à 76,62 euros en deux ans, soit une hausse globale de 16.3%. 

Les plus fortes augmentations concernent les fruits et légumes frais (sans distinction de provenance), avec un record pour les carottes (+42% !), et le poisson. Les prix des fruits et légumes ont été impactés par l'explosion du tarif des engrais (conséquence du conflit ukrainien) ainsi que par la hausse des coûts de l'énergie et des transports. Pour le poisson, le prix du carburant, première dépense des pêcheurs, est aussi à blâmer.

Nous n'avons pas inclus de produits laitiers, qui ont subi une hausse d'environ 15% sur un an en 2023. La principale raison invoquée pour l'augmentation du prix de ces produits est la série de sécheresses en hexagone, qui a restreint l'herbe disponible pour les élevages bovins français et obligé les agriculteurs à se procurer des alternatives. Les négociations avec les grands distributeurs, en faveur d'une meilleure rémunération des producteurs, ont aussi eu un effet (minime) sur les prix. 

L'inflation a marqué le pas en France en ce début de printemps, mais la remontée des cours du pétrole, conséquence des tensions qui animent le Moyen-Orient, devrait maintenir sous tension les producteurs et transporteurs, et donc, les prix à la consommation, au moins jusqu'à cet été.