Zurich (awp) - La Bourse suisse a cédé au pessimisme mercredi, le Swiss Market Index (SMI) clôturant malgré tout confortablement au-dessus de la marque des 12'200 points. Les investisseurs ne cachent pas leur crainte avant les décisions de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi et la publication du livre beige de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi en soirée.

"Au-delà des interrogations à court-terme sur le timing des annonces de la Fed et de la BCE, il semble de moins en moins justifié de poursuivre une politique monétaire de crise, alors que la situation sanitaire a largement évolué et que nous ne sommes plus sur les mêmes niveaux de risque qu'en 2020", estime Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

En Suisse, le Conseil fédéral a imposé le certificat Covid pour les restaurants, musées et concerts. Le gouvernement réagit à la hausse des contaminations enregistrée ces derniers jours et au risque de surcharge des infrastructures hospitalières.

Après une séance en dents de scie, le SMI a bouclé la séance en recul de 1,05% à 12'215,14 points, avec un pic à 12'255,89 points et un plancher à 12'155,63 points, soit 100 points de variations entre les deux. Le Swiss Leader Index (SLI) a accusé une baisse de 1,12% à 1991,67 points et le Swiss Performance Index (SPI) a reculé de 1,13% à 15'741,88 points.

Toutes les valeurs vedettes se sont parées de rouge à l'exception de Zurich Insurance (+0,3%) et Swisscom (stable).

La très volatile AMS (-4,7%), Logitech (-3,2%) et Partners Group (-2,8%) ont enregistré les pires performances. Le gestionnaire d'actifs zougois ne profitait pas d'un relèvement de l'objectif de cours de 1630 à 1800 francs suisses par Vontobel, qui continue de recommander le titre à l'achat.

Egalement en bas de classement, Holcim (-2,3%) a continué à pâtir de ses ennuis judiciaires en France, liés aux activités de Lafarge en Syrie.

Adecco (-0,7%) a levé 232,29 millions d'euros grâce au placement de 5,1 millions de nouvelles actions au prix unitaire de 49,6 francs suisses. Ce montant sera utilisé pour l'acquisition prévue de la société Akka Technologies.

Credit Suisse a clôturé en net repli de 1,1%. Le numéro deux bancaire helvétique a annoncé la nomination de Rafael Lopez Lorenzo comme directeur de la conformité, un département indépendant de celui du risque après les débâcles d'Archegos et Greensill. UBS a cédé 0,8%.

Du côté des poids lourds de la cote, Nestlé (-0,7%) a fait mieux que son indice de référence, contrairement à Roche (-1,1%) et Novartis (-1,8%).

Sandoz, division génériques et biosimilaires du géant pharmaceutique Novartis, a signé un accord avec le groupe chinois Bio-Thera Solutions pour la commercialisation du traitement oncologique bevacizumab sur les marchés nord-américain et européen, notamment.

Sur le marché élargi, Huber+Suhner (-8,9%) a essuyé une lourde perte après avoir confirmé le désengagement de son actionnaire de référence, la société Metrohm, laquelle a cédé presque l'ensemble de ses titres, soit quelque 2 millions d'actions. Elle détient encore 0,6% du capital-actions contre 10,6% auparavant.

Softwareone a pris également une douche froide (-10,2%), également en raison de la sortie de la société d'investissement américaine Kohlberg Kravis (KKR), celle-ci ayant vendu les quelque 8,6 millions de ses titres détenus dans le prestataire nidwaldien de services et conseils informatiques.

Au rayon des désengagements, Vetropack (-2,4%) a indiqué que Cornaz Holding, actionnaire de référence du fabricant valdo-zurichois d'emballages en verre, a placé 1,98 million de nominatives. A la suite de ce placement, Cornaz Holding détient encore 36,9% du capital-actions de Vetropack et 71,6% des voix.

Egalement boudé, l'énergéticien BKW (-4,1%) a pourtant quasiment doublé son bénéfice net au premier semestre par rapport à la même période un an plus tôt. Il a bondi de 86% à 209 millions de francs suisses, notamment grâce aux bons rendements des fonds de désaffectation et de gestion des déchets nucléaires.

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