Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sans direction claire jeudi. Après avoir tergiversé jusqu'en début d'après-midi au lendemain de la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de marquer une pause dans ses hausses de taux, le SMI a chuté à son plus bas du jour après que la Banque centrale européenne (BCE) a comme prévu relevé les siens de 25 points de base. Il s'est par la suite remis à osciller autour de l'équilibre pour opter définitivement pour le vert en fin de séance, terminant au-dessus des 11'300 points.

A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée.

La veille, les indices avaient conclu en ordre dispersé après la décision de la Fed de faire une pause dans les hausses de taux tout en indiquant que le resserrement de la politique monétaire afin de lutter contre l'inflation n'était pas fini cette année.

"Le ton (de la Fed) est belliciste (...) mais il est important de garder à l'esprit que ces prévisions moyennes des taux ("dot-plots") n'ont pas toujours été une projection exacte de l'évolution de la politique monétaire", a tempéré Art Hogan de B. Riley Wealth Management.

Les investisseurs réagissaient aussi au relèvement d'un quart de point de pourcentage des taux de la Banque centrale européenne (BCE) et aux commentaires de la présidente Christine Lagarde, indiquant qu'une autre hausse se profilait en juillet.

En Suisse, la croissance de l'économie demeurera nettement inférieure à la moyenne cette année. Confirmant ses prévisions de mars dernier, le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) anticipe une progression du produit intérieur brut (PIB) helvétique de 0,8% en 2023 et une accélération à 1,8% l'an prochain. L'inflation persistante devrait amener la Banque nationale suisse (BNS) à resserrer davantage sa politique monétaire.

Les hydrocarbures et les produits pétroliers ont tiré les prix à la production et à l'importation vers le bas le mois dernier. Ceux-ci se sont repliés, malgré la pression à la hausse des tarifs d'électricité. L'indice des prix à la production et à l'importation (PPI) s'est fixé à 109,1 points, en recul de 0,3% en rythmes mensuel et annuel.

Le SMI a terminé en hausse de 0,22% à 11'302,83 points avec un plus haut à 11'305,93 et un plus bas à 11'249,85 points. Le SLI a cédé 0,02% à 1770,57 et le SPI a gagné 0,18% à 14'918,47 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 21 ont reculé et neuf avancé.

Le bon Schindler (+1,7%) précède Nestlé (+3,3%) et Logitech (+1,2%) sur le podium.

Le fabricant de périphériques informatiques valdo-californien a récupéré une petite partie des pertes essuyées la veille dans le sillage du départ abrupt de son patron de longue date Bracken Darrell.

Les poids lourds pharma Novartis (+0,8%) et Roche (+0,4%) ont soutenu l'indice.

VAT (-4,2%) a hérité de la lanterne rouge, derrière Temenos (-3,4%) et UBS (-1,2%).

Le producteur de valves pour pompes à vide a mis ses équipes au chômage partiel sur ses sites de Haag pour une durée de trois mois suite au ralentissement de la demande. Les mesures devraient permettre à l'entreprise "de conserver le personnel qualifié" et de pouvoir réagir rapidement à la reprise de la demande attendue pour 2024.

Holcim (-0,8%) a annoncé l'acquisition de Minerales y Agregados, une entreprise guatémaltèque spécialisée dans les mortiers et les colles. L'opération, dont le montant n'est pas précisé, vise à renforcer la division Solutions & Products, appelée à couvrir 30% du chiffre d'affaires groupe d'ici 2025.

Sur le marché élargi, Softwareone a bondi de 18,7% à 18 francs suisses tout rond, approchant ainsi les 18,50 francs suisses offerts par Bain Capital en vue d'un retrait de la place zurichoise. L'opération, convenue avec les actionnaires fondateurs de Softwareone, peine à récolter l'adhésion du reste de l'organe de surveillance.

Calida (-3,0%) a reconnu s'être fourvoyé en rachetant la jeune pousse Erlich Textil il y a moins d'un an. Le tailleur de pyjamas et sous-vêtement précise au passage le départ de son directeur général (CEO) Timo Schmidt-Eisenhart pour fin juin. En attendant la nomination d'un successeur, le président du conseil d'administration Felix Sulzberger assurera l'intérim.

rp/buc