Zurich (awp) - La Bourse suisse devrait une nouvelle fois ouvrir en forte baisse vendredi, les investisseurs redoublant d'inquiétude face à la propagation mondiale du coronavirus et de son impact économique. Jeudi, Wall Street a clôturé dans la tourmente, alors que la place de Tokyo a elle aussi achevé la semaine sur une purge.

L'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones, a accéléré ses pertes en toute fin de séance pour s'effondrer de plus de 1000 points, ou 4,4%. Il a plongé de plus de 11% depuis le début de la semaine. Si cette dégringolade se poursuit vendredi, il s'agirait de sa plus forte perte hebdomadaire depuis le pic de la crise financière mondiale à l'automne 2008.

Mis à rude épreuve depuis lundi, les marchés européens ont aussi tous fini jeudi en forte baisse: de Paris (-3,32%) à Londres (-3,50%), de Francfort (-3,19%) à Madrid (-3,55%) ou encore Amsterdam (-3,75%). En une semaine, l'Euro Stoxx, l'indice boursier rassemblant des grandes valeurs de la zone euro, affiche désormais près de 10% de recul (-9,60%).

Les informations concernant l'évolution du coronavirus ont une nouvelle fois lourdement impacté les marchés: potentielle mutation du virus, nouveaux cas aux Etats-Unis, fermeture des écoles au Japon à partir, phase décisive du virus selon l'OMS ou encore malades réinfectés une deuxième fois par la maladie, note dans son commentaire matinal John Plassard, de la banque Mirabaud.

Goldman Sachs a aussi soufflé sur les braises en révisant ses estimations à la baisse pour les résultats des entreprises. La banque américaine s'attend maintenant à une croissance nulle des revenus pour les sociétés du S&P 500 en 2020.

Dans le sillage de la débandade des marchés mondiaux jeudi, Tokyo donnait le la vendredi matin, l'indice Nikkei de ses 225 valeurs vedettes essuyant en clôture un nouveau repli massif de 3,67%.

Vers 08h10, l'indice SMI dégringolait de 2,74%, passant du coup sous la barre de 10'000 points, à 9925,80 points, selon les calculs avant-Bourse de la banque Julius Bär. Aucune des 20 valeurs vedettes n'échappait au repli, Swiss Life étant toutefois concernée de manière toute relative à la curée (-0,8%).

L'assureur zurichois a dégagé l'an dernier un excédent d'exploitation de 1,69 milliard de francs suisses, en hausse de 10% sur un an. Le bénéfice net a simultanément bondi de 12% à 1,20 milliard. Les actionnaires profiteront de ces évolutions en se voyant proposer une rémunération au titre de 2019 agrémenté de 3,50 francs suisses à 20,00 francs suisses, dont cinq francs suisses sous la forme d'une réduction de la valeur nominale de l'action.

ABB (-3,9%) était tout particulièrement chahuté, affichant le plus fort tassement du SMI devant UBS (-3,9%) et Adecco (-3,8%). Publiant vendredi son rapport annuel, le numéro un bancaire a dévoilé des salaires annuels de 12,5 millions de francs suisses pour son directeur général sortant Sergio Ermotti et de 5,2 millions pour le président du conseil d'administration, Axel Weber, en 2019. Le nouvel arrivant Iqbal Khan, banquier vedette débauché chez le dauphin Credit Suisse et appelé à co-diriger les affaires de gestion de fortune, a lui perçu 8 millions.

Credit Suisse n'en menait guère plus large (-3,6%), devançant le cimentier Lafargeholcim (-3,3%). Les poids lourds Nestlé (-2,2%), Roche (-2,4%) et Novartis (2,9%) se repliaient eux aussi, offrant cependant un peu plus de résistance.

Du côté du marché élargi, Vifor, accompagné de BKW, Emmi et Flughafen Zürich (tous -1,5%) se montraient les plus résistants, parmi les valeurs mentionnées par Julius Bär. Kudelski chutait de plus de 4,5%.

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