Zurich (awp) - La Bourse suisse était solidement ancrée dans le vert à la mi-journée. Son indice phare SMI poursuivait ainsi le redressement entamé la veille (+0,42%) après avoir passé plusieurs jours en territoire négatif. Selon les courtiers, la place zurichoise profite avant tout de la bonne tenue de son homologue tokyoïte, ainsi que de celle de Wall Street, à l'affût de nouveaux records.

Toutefois, on ne peut pas parler d'une reprise durable, estime un économiste. Les risques géopolitiques sont trop élevés et l'euro trop fort. Ces deux facteurs négatifs risquent de donner du fil à retordre encore aux marchés financiers pour quelque temps et annoncent un automne turbulent, selon l'expert.

Au niveau politique, le président américain Donald Trump a exhorté mercredi le Congrès à adopter une vaste réforme fiscale "pro-croissance et pro-emplois", mais est resté évasif sur le contenu et le financement de cette transformation qu'il appelle de ses voeux.

L'agence de notation S&P a pour sa part mis en garde contre "l'effet papillon dévastateur" sur l'économie qu'aurait une paralysie du budget américain, estimant que cela pourrait amputer la croissance américaine d'au moins 6,5 mrd USD par semaine au quatrième trimestre.

Dans l'après-midi, on attend encore aux Etats-Unis les dépenses et revenus des ménages ainsi que les promesses de vente de logements en juillet, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage et l'activité économique dans la région de Chicago pour le mois d'août.

En France, les prix à la consommation ont rebondi en août. C'est également aujourd'hui que le gouvernement présente sa réforme du code du travail, le premier grand défi politique pour Emmanuel Macron.

A 11h55, le Swiss Market Index (SMI) progressait de 0,73% à 8916,04 points, alors que le Swiss Leader Index (SLI) engrangeait 0,56% à 1421,48 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,70% à 10'166,34 points. Parmi les 30 principales cotations, 24 gagnaient du terrain et six en perdaient.

Novartis (+1,2%) avait le vent en poupe, après l'annonce la veille de l'homologation par l'agence américaine du médicament (FDA) de son médicament Kymriah, une immunothérapie cellulaire contre la leucémie aiguë lymphoblastique (ALL). Pour les analystes, il ne s'agit toutefois pas d'une surprise, dans la mesure où un comité de la FDA s'était exprimé en faveur d'une homologation en juillet.

Les deux autres poids lourds Nestlé (+0,9%) et Roche (+0,5%) soutenaient également l'indice. L'homologation pour Actemra (tocilizumab) de Roche a été étendue aux Etats-Unis.

ABB (+1,4%) occupait la tête du classement provisoire. Le groupe industriel a été affecté par l'ouragan Harvey et a fermé deux sites pour des questions de sécurité, mais aucune installation de production ne se trouve dans la région de crise.

Les bancaires évoluaient en ordre dispersé, Julius Bär (+1,3%) tenait toujours le haut du pavé, devant ses deux coreligionnaires Credit Suisse (+0,5%) et UBS (-0,2%).

Bâloise (+0,9%) profitait de nouveaux commentaires d'analystes au lendemain de la publication de sa performance semestrielle. Berenberg, Kepler Cheuvreux et Baader Helvea ont d'ores et déjà revu leurs objectifs de cours pour l'assureur rhénan à la hausse. Mercredi, l'action avait démarré sur les chapeaux de roue, avant de céder une bonne partie de ses gains.

En queue de peloton, Geberit (-0,8%) fermait la marche, derrière Sonova (-0,3%) et Givaudan (-0,2%). La veille, le directeur général (CEO) du spécialiste des arômes et parfums, Gilles Andrier, avait fait état d'une bonne dynamique de croissance au deuxième semestre.

Sur le marché élargi, Vontobel (+0,1%) marquait le pas, malgré la publication dans la matinée de ses nouveaux objectifs à moyen terme "ambitieux" à l'occasion d'une journée des investisseurs.

Landis+Gyr (+0,4%) retenait également l'attention, après que plusieurs instituts (UBS, Credit Suisse, JP Morgan et Morgan Stanley), ont entamé la couverture du titre.

La banque privée Edmond de Rothschild (+3,4%) et la société immobilière Investis (+1,9%) avaient les faveurs de la cote après avoir levé le voile sur leurs chiffres semestriels.

Le fabricant de soupapes à vide VAT (-0,7%) était à la peine. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un de ses principaux actionnaires, Capvis, a cédé l'entier de sa participation (4,78%) à 120 CHF par action, alors que l'action avait clôturé la veille à 122,90 CHF.

Kudelski (-0,4%) réduisait ses pertes. Le spécialiste de la sécurisation de contenus numériques a vu son objectif de cours raboté par UBS, qui prédit au groupe vaudois au des jours difficiles du fait de la concurrence toujours plus intense d'internet sur ses marchés finaux.

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