Zurich (awp) - La Bourse suisse plongeait nettement lundi en fin de matinée, à l'instar des autres places européennes, refroidies par les craintes liées à une éventuelle faillite du mastodonte chinois de l'immobilier Evergrande. La prochaine réunion monétaire de la Banque centrale américaine (Fed) et les discussions sur le plafond de la dette aux Etats-Unis contribuaient à accaparer l'attention des investisseurs.

La Bourse de Hong Kong, seule place d'Asie ouverte ce lundi, plongeait de 3,3%, et l'action Evergrande chutait de plus de 10%. La faillite du groupe chinois, qui croule sous une dette abyssale, pourrait avoir des conséquences sur l'économie du pays et avoir des répercussions au niveau mondial.

"Les annonces que les autorités chinoises approvisionnent le secteur bancaire en liquidités pour limiter les craintes quant à une éventuelle faillite d'Evergrande calmaient quelque peu les appréhensions. Mais la Chine pourrait plonger dans une crise immobilière et bancaire" en cas de défaut d'Evergrande sur sa dette, ont commenté les analystes de Raiffeisen dans une note.

Aux Etats-Unis, les services du Trésor ont averti que les Etats-Unis seraient à court d'argent "au cours du mois d'octobre". Le plafond de la dette est en effet entré en vigueur le 1er août. Il interdit à Washington d'émettre de nouveaux emprunts pour se financer si la limite actuelle de 28'400 milliards de dollars n'est pas réhaussée. La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a vigoureusement plaidé dimanche pour que le Congrès relève le plafond de la dette au risque de provoquer "une crise financière historique".

A la Bourse suisse, l'indice vedette partait en nette baisse. Le SMI abandonnait 1,41% à 11'767,86 points, revenant à son niveau de fin juillet. Le SLI perdait 1,66% à 1928,63 points et le SPI se délestait de 1,42% à 15'254,47 points.

La quasi-totalité des valeurs vedettes cédait ses gains, emmenées par les bancaires Credit Suisse (-4,4%), UBS (-4,2%) et Julius Bär (-3,9%) qui craignaient l'impact sur le système bancaire mondial d'une faillite d'Evergrande. La cour d'appel de Paris tranchera par ailleurs sur le fond le 27 septembre dans l'affaire de blanchiment de fraude fiscale et de démarchage bancaire illégal dont est accusée UBS.

Les valeurs du luxe étaient aussi à la peine avec Swatch Group (-3,3%) et Richemont (-3,9%). Hormis les craintes quant à la conjoncture chinoise, Swatch était rétrogradé ce lundi à l'indice SLI et remplacé au SMI par Logitech (+0,1%).

Holcim (-4,0%) faisait les frais d'un abaissement de recommandation et d'objectif de cours par JPMorgan et Société Générale.

Les poids lourds de la cote Novartis (-1,5%), Roche (-1,0%) et Nestlé (-0,7%) suivaient la tendance générale négative.

Hormis Logitech (+0,02%), par ailleurs traité hors dividende de 87 centimes, Sika était à l'équilibre. Société Générale a augmenté la recommandation et l'objectif de cours de ce dernier.

Sur le marché élargi, Santhera (-18,3%) s'effondrait. Le laboratoire s'est pourtant assuré une injection de liquidités de 45 millions de francs suisses visant à financer la poursuite des activités jusqu'à mi-2022. La société de Pratteln a par ailleurs réduit sa perte nette semestrielle.

Wisekey (-5,7%) entend ouvrir un "centre d'excellence" à Gibraltar, en collaboration avec les autorités locales.

Sensirion (-3,9%) a élargi son champ d'opérations en reprenant la jeune entreprise berlinoise Aisight, pour un prix qui n'a pas été divulgué.

Sulzer (-2,3%) a obtenu en assemblée générale extraordinaire l'aval de ses actionnaires pour l'autonomisation de son unité Medmix.

al/ol