Zurich (awp) - Après un début de séance hésitant dans le sillage de la clôture en repli de Wall Street la veille, la Bourse suisse prenait le cap des gains jeudi à l'approche de la mi-journée. Au moment des dernières salves de performances trimestrielles, les investisseurs toujours inquiets quant à l'évolution des prix, ont salué la grosse acquisition opérée en Allemagne, par Sika, dont le titre était à la fête.

La pression sur les prix continue de croître aux États-Unis, les investisseurs considérant, malgré ce que Janet Yellen a récemment réaffirmé, que la hausse de l'inflation est de moins en moins temporaire. Cette situation pèse sur le sentiment des opérateurs et augmente les attentes d'une nouvelle série de mesures de la part de la Fed, avec un tapering ainsi que des hausses de taux attendus l'année prochaine, commente Activtrades.

Sur le front des données macroéconomiques du jour, la croissance britannique a fortement ralenti au troisième trimestre à 1,3%. Le vif ralentissement reflète notamment les pénuries de biens et travailleurs, combinées au rebond des cas de Covid-19 causée par la levée de toutes les restrictions sanitaires.

En Suisse, la Finma s'inquiète d'une tendance à la surchauffe des marchés immobilier et hypothécaire. Les autres risques identifiés par l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers pour cette année dans le secteur financier n'ont pas changé par rapport à 2020.

Après un départ en baisse de 0,38%, le SMI présentait rapidement de meilleures dispositions, passant dès les premiers échanges dans le vert. Peu avant 11h00, l'indice phare du marché helvétique notait à 12'436,87 points, tout proche du plus haut du jour atteint quelques minutes auparavant, soit une progression de 0,28%. Le SLI prenait lui aussi 0,29% à 2014,10 points, alors que l'indicateur élargi SPI pointait encore dans le rouge, cédant tout juste 0,24% à 16'036,04 points.

Sur les trente valeurs constitutives de l'indice SLI, dix-sept progressaient et douze fléchissaient, alors que Givaudan restait à l'équilibre.

En haut de tableau, Sika poursuivait son échappée solitaire, son titre s'envolant de 9,5%. Le chimiste zougois de spécialités, notamment pour la construction, a donné un coup d'accélérateur à sa stratégie de croissance en se portant acquéreur de l'allemand MBCC, dont la valeur est estimée à 5,5 milliards de francs suisses.

L'horloger biennois Swatch Group (+2,3%) s'installait sur la 2e marche du podium, suivi par le spécialiste schwyzois des transports et de la logistique Kühne+Nagel (+2,2%) et la toujours volatile AMS (+1,6%). Richemont (+1,3%) s'illustrait aussi aux avant-postes, tirant profit tout comme son rival seelandais de l'étude annuelle du cabinet Bain and Company, selon laquelle le marché du luxe a rebondi en 2021 pour retrouver les niveaux d'avant pandémie "plus rapidement que prévu", grâce aux marchés chinois et américain.

Les trois poids lourds de la cote évoluaient eux de manière dispersée, seul Nestlé (+0,3%) parvenant à s'extraire de la zone rouge. Le bon Roche pesait en revanche, lâchant tout juste 0,1%, alors que Novartis perdait 0,2%.

En queue de classement, la lanterne rouge revenait à Temenos (-2,4%), derrière Alcon (-2,2%) et Zurich Insurance (-2,1%). L'assureur de la ville des bords de la Limmat peinait à convaincre après avoir pourtant amélioré sa performance sur les neuf premiers mois de 2021, alors que la direction s'est déclarée "confiante" d'atteindre les objectifs fixés pour l'an prochain.

Du côté du marché élargi, Relief Therapeutics (+6,4%) a estimé ses réserves de liquidités et équivalents suffisantes pour tenir jusqu'à fin 2023, pour peu que l'Acer-001 de sa filiale Acer Therapeutics obtiennent dans les temps l'homologation requise. Lem (+4,4%) et Bobst (+2,1%), notamment, affichaient de substantiels gains.

Emmi bondissait pour sa part de 4,7%, sans informations particulières. Barry Callebaut (+1,5%) bénéficiait du relèvement de l'objectif de cours par Julius Bär, au lendemain de la présentation par le numéro un mondial des produits à base de cacao et de chocolat d'une solide performance au titre de l'exercice 2020/21.

Egalement en verve, Cicor (+2,2) s'est porté acquéreur d'Axis Electronics, un fournisseur britannique de services de fabrication électronique. Cette reprise devrait accroître de 15% le chiffre d'affaires du groupe de Boudry, dans le canton de Neuchâtel, sur une base annualisée et alimenter la marge opérationnelle (Ebitda) dès 2022.

A l'autre extrémité du classement, Kuros présentait la plus forte chute, dégringolant de 7%, derrière Wisekey (-4,5%) et Polyphor (-3,2%).

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