Zurich (awp) - La Bourse suisse a commencé la journée de lundi sur de fortes pertes, poursuivant la tendance amorcée ces derniers jours, qui s'est soldée vendredi soir par une baisse de 2,8% du SMI. La nervosité à l'approche de la votation en Grande-Bretagne sur une sortie du pays de l'Union européenne (Brexit) pèse sur les marchés et se traduit également par une forte augmentation de la volatilité et par un affaiblissement de l'euro contre le franc.

Les indices de vendredi soir en provenance des Etats-Unis étaient clairements négatifs, mais Tokyo est encore plus faible. Le Nikkei a entamé la semaine sur une dégringolade de 3,5%. En Chine, malgré des données conjoncturelles positives, la Bourse de Shanghai terminé en repli de 3,2%.

Il reste dix jours jusqu'à la votation de la Grande-Bretagne sur une éventuelle sortie du pays de l'Union européenne, et la nervosité sur les marchés financiers monte constamment. Ce d'autant plus que les derniers sondages indiquent une longueur d'avance pour les partisans du Brexit.

La nervosité des investisseurs devrait rester élevée ces prochains jours, entend-on dire dans les salles de marchés. En cours de semaine, une nouvelle séance de la Réserve fédérale américaine (Fed) ainsi que le rapport sur la situation de politique monétaire de la Banque nationale suisse (BNS) seront également suivis avec attention.

A 09h25, le SMI reculait de 0,86% à 7854,81 points. L'indice de volatilité VSMI affichait une hausse de 9% à 24 points. Le SLI perdait 1,01% à 1183,21 points et le SPI 0,95% à 8504,53 points. Toutes les valeurs vedettes, à l'exception de SGS, cédaient du terrain.

Credit Suisse (-2,2%), mais aussi UBS (-1,6%) perdaient davantage que la moyenne. Pour les deux grandes banques, Exane BNP a abaissé l'objectif de cours et maintient sa recommandation "underperform". Julius Bär (-1,4%) faisait à peine mieux. Le CEO Boris Collardi a annoncé lors d'une interview diffusée dans la presse du week-end des améliorations du système, afin d'éviter à l'avenir des problèmes liés à des scandales de corruption, tels que ceux de la Fifa et de Petrobras.

Swiss Re (-1,7%) était également en bas du tableau. Credit Suisse a réentamé la couverture de l'action avec la recommandation "underperform" et un objectif de cours à 87 CHF. La banque estime que le profil chances/risques du concurrent Munich Re est supérieur à celui du réassureur suisse.

LafargeHolcim (-2,1%) se repliait aussi clairement. Le cimentier a fait l'objet d'un article du "Financial Times" lundi indiquant que le programme de désinvestissement devrait encore être élargi. Dans la presse dominicale, son actionnaire de référence Thomas Schmidheiny a défendu la fusion.

Les valeurs du luxe étaient à la peine, Swatch (-1,3%) un peu plus que Richemont (-0,9%). Deutsche Bank a raboté l'objectif de cours pour les deux titres mais confirmé ses recommandations, respectivement à "hold" et "buy".

Avec un recul de 1,0%, ABB suivait la tendance. Dans la matinée, le conglomérat industriel a annoncé la nomination de Sami Atiya à la tête de sa division automation et propulsion. Pour les spécialistes, l'annonce n'est pas jugée très importante, d'autant plus que l'ancien titulaire reste en poste à ABB comme chef de la filiale finlandaise.

Seul gagnant, SGS caracolait en tête de classement en grappillant 0,2%, soutenu par une recommandation d'achat de Kepler Cheuvreux.

Syngenta (-0,1%), Sika (-0,3%), Givaudan (-0,4%) ou encore Novartis (-0,6%) s'en sortaient également mieux que la moyenne.

Sur le marché élargi, Addex s'enfonçait de 7,4%, malgré de nouvelles données d'étude préclinique. Selon des intervenants, le titre pourrait faire les frais de prises de bénéfices, après sa forte poussée la semaine dernière.

EFG (+0,7%) progressait contre toute attente, après avoir vu sa note de crédit dégradée vendredi dernier par l'agence de notation Moody's.

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