Zurich (awp) - La Bourse suisse s'enfonçait dans le rouge lundi à l'approche de la mi-journée, à l'image de la plupart des places financières européenne. Assaillis de doutes, après une nouvelle hausse du renchérissement aux Etats-Unis, les investisseurs craignent désormais de fortes hausses des taux face à une inflation galopante et son impact sur la consommation et la conjoncture.

"Les données (des prix à la consommation) ont anéanti l'espoir d'un pic de l'inflation et ont réanimé les attentes des pro-resserrement monétaire qui estiment que la Réserve fédérale (Fed) devrait se montrer plus agressive si elle veut maîtriser l'inflation", résume Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

La banque centrale américaine tiendra sa réunion de politique monétaire mardi et mercredi. Une hausse de ses taux directeurs d'un demi-point de pourcentage, ou 50 points de base, semble acquise mais désormais les marchés s'inquiètent d'un relèvement plus fort de 75 points de base. Avant les données sur l'inflation, l'activité des marchés "évaluait à environ 5% la probabilité d'une hausse de 75 points de base", contre "23% de probabilité" actuellement, note Mme Ozkardeskaya.

Sur le front des données macroéconomiques du jour, le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni, lesté par l'inflation, a baissé en avril pour le deuxième mois consécutif. Dans l'après-midi, les investisseurs guetteront encore les attentes d'inflation du consommateur américain (mai).

De nouvelles mesures de confinement à Shanghai et Pékin réimposées par les autorités chinoises, peu après les avoir levées, créent en outre de nouvelles craintes concernant la deuxième économie mondiale.

Après avoir démarré la séance en repli de 1,09%, le SMI parvenait à réduire ses pertes dans les premiers échanges avant de rechuter. Peu avant 11h10, l'indice phare du marché helvétique se retrouvait ainsi au-dessous de la barre des 11'000 points, à 10'941,63 points, soit une baisse de 1,29%. Le SLI dégringolait pour sa part de 2,1% à 1685,21 points, alors que l'indicateur élargi SPI ralentissait de 1,52% à 14'029,30 points.

Sur les 30 valeurs constitutives du SLI, seul le poids lourd Nestlé (+0,4%) gagnait du terrain, toutes les autres en perdant. Les deux autres plus grosses capitalisation du marché, Roche (-1,2%) et Novartis (-1,5%) reculaient en revanche nettement, tout en demeurant cependant dans le haut de tableau, avec Swisscom (-0,2%), Credit Suisse (-1,1%) et Holcim (-1,1%).

Novartis a annoncé avoir obtenu le feu des autorités sanitaires suisses, Swissmedic, pour le Scemblix, un traitement de la leucémie. Le numéro deux bancaire helvétique serait lui dans le collimateur du régulateur financier britannique (FCA), selon le Financial Times (FT). Le FCA émettrait des doutes quant à une amélioration suffisante de la culture d'entreprise, de la gouvernance et de la gestion du risque de la part de la banque aux deux voiles.

En bas de tableau, la toujours volatile AMS-Osram (-8%) ravissait la lanterne rouge à Temenos (-7,3%), derrière Straumann (-4,4%), Partners Group (-3,8%) et Logitech (-3,6%).

Sur le marché élargi, Le conglomérat chimique et papetier lucernois CPH Chemie + Papier, principal gagnant de la matinée, décollait de 4,3% après avoir indiqué que son chiffre d'affaires comme son excédent d'exploitation ont explosé sur les six premiers mois de l'année, profitant d'une évaporation de la concurrence dans le segment du papier.

La Banque cantonale des Grisons (GKB) (stable) a pris une participation de 70% dans la banque suisse BZ Bank.

Côté perdants, Relief Therapeutics s'effondrait de 14%, alors que la Food and Drugs Administration (FDA) a infligé une nouvelle déconvenue à l'aviptadil, un temps développé par son partenaire pennsylvanien Nrx Pharmaceuticals contre la Covid-19 sous le nom de Zyesami. Wisekey (-10,5%) et Achiko (-9,4%) étaient aussi dans le dur.

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