Zurich (awp) - La Bourse continuait de s'enfoncer dans le rouge jeudi en fin de matinée, après une ouverture dans le rouge carmin, dans le sillage d'une séance noire à Wall Street. Les observateurs évoquent des craintes pour la santé de l'économie mondiale. Le Dow Jones a plongé de 3,57%, le Nasdaq a dévissé de 4,73% et le S&P 500 a perdu 4,03%.

"La braderie a reposé sur une large base et a été déclenchée par des recettes décevantes des grands distributeurs aux Etats-Unis et des craintes exacerbées autour d'une récession" explique Michael Strobaek, responsable de l'investissement chez Credit Suisse.

Dépeignant "la pire déroute financière en près de deux ans", Ipek Ozkardeskaya prévient que l'avenir risque de s'avérer à l'avenant. La Chine notamment ne semble pas desserrer son étau sur les confinements, pas plus que les prix du pétrole ne semblent s'acheminer vers une normalisation.

L'actualité des entreprises sous nos latitudes était bien chargée.

A 11h15, le Swiss Market Index (SMI) chutait de 2,66% à 11'266,72 points, largement sous la marque des 11'300 points après avoir allégrement crevé celle des 11'500 puis des 11'400. Le Swiss Leader Index (SLI) cédait 2,91% à 1745,78 points et le Swiss Performance Index (SPI) 2,86% à 14'434,17 points. Aucune des trente valeurs vedettes ne se maintenait à flot.

Les poids lourds pharmaceutiques Roche (bon -1,6%) et Novartis (-1,3%) atténuaient l'hémorragie, alors que le paquebot alimentaire Nestlé (-4,9%) prenait sérieusement l'eau.

L'association Foodwatch France a annoncé jeudi le dépôt de deux plaintes à Paris après des contaminations à des bactéries liées à la consommation de pizzas surgelées Buitoni, propriété de Nestlé, mais également de chocolats Kinder, du groupe italien Ferrero.

Schindler (-1,0%) et Temenos (-1,1%) signaient les moins mauvaises performances.

La lanterne rouge revenait à Julius Bär (-8,3%), qui décrochait après avoir fait le point sur une masse sous gestion décevante au terme des quatre premiers mois de 2022. La rentabilité par contre a tenu le coup. UBS (-2,9%) et Credit Suisse (-3,9%) faisaient comparativement presque bonne figure.

Le chimiste de la construction Sika (-3,7%) s'est offert un spécialiste américain des solutions d'étanchéité.

La défensive Swisscom perdait déjà 1,5%. Le géant bleu a hérité d'un nouveau mandat d'une année pour assurer le service universel en matières de télécommunications.

Straumann (-5,8%) et VAT (-7,1%) faisaient à peine moins mal que Julius Bär.

Il fallait remonter au marché élargi pour dénicher de rares gagnants. Le biochimiste des édulcorants et antimoustiques Evolva s'appréciait de 12,6%, après avoir confirmé sa feuille de route à brève échéance.

Le distributeur de cartes et de crédits à la consommation Cembra Money Bank (+0,1%) ne profitait guère de son nouveau partenariat dans le commerce de détail, avec Spar Suisse.

L'exploitant de boutiques hors-taxes Dufry (-0,7%) était repassé dans le rouge après une ouverture un terrain positif. La société a repris de l'altitude sur les trois premiers mois de l'année et assure avoir observé une poursuite de la tendance sur les deux suivants.

L'installateur d'infrastructures logicielles Softwareone (-0,4%) maintient le cap pour l'ensemble de l'exercice au sortir d'un premier partiel robuste.

Le chimiste de spécialités Clariant (-3,1%) a fini par publier ses résultats 2021, retardés en raison de la constatations d'irrégularités comptables.

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