Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note nettement négative vendredi. Le SMI a enfoncé le plancher symbolique des 10'800 points sous lequel il est resté une bonne partie de la séance, avant de remonter nettement en fin de journée et de finir au-dessus de ce niveau. Les investisseurs s'inquiètent pour l'économie mondiale et craignent de nouveaux resserrements de politique monétaire par la Réserve fédérale américaine principalement.

A New York, Wall Street perdait du terrain en matinée se dirigeant vers sa pire semaine depuis mars dernier.

La veille, les rendements obligataires sur les bons du Trésor à dix et 30 ans avaient atteint en séance des plus hauts depuis 16 ans, à 4,30% et 4,40%, déjà touchés en octobre 2022. Ces ventes massives de bons du Trésor, dont le prix baisse quand leurs rendements grimpent, ont été provoquées notamment par l'attitude stricte de la Réserve fédérale américaine (Fed) reflétée dans le compte-rendu de sa dernière réunion paru mercredi.

Le Comité monétaire y indiquait qu'il était prêt à encore relever les taux d'intérêt si nécessaire et qu'en tout cas, ils resteraient élevés pour un certain temps. Vendredi, l'envolée des taux s'essoufflait. Les taux à dix ans s'inscrivaient à 4,27%.

En Suisse, les dépenses de consommation des ménages ont subi une nouvelle contraction entre avril et juin, atteignant 44,47% du revenu brut, leur plus bas niveau depuis trois ans, selon l'Office fédéral de la statistique (OFS).

Le SMI a terminé en recul de 0,42% à 10'839,06 points, avec un plus bas à 10'749,38 points et un plus haut à 10'870,27 points. Le SLI a cédé 0,39% à 1706,32 points et le SPI 0,37% 14'301,01 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 20 ont reculé, neuf avancé et Logitech a fini inchangé.

Le podium du jour se compose de VAT (+1,1%), Nestlé (+0,5%), ainsi que Geberit et Temenos (chacun +0,3%).

Les deux poids lourds pharmaceutiques Roche (-1,1%) et Novartis (-0,5%) ont pesé sur l'indice. Novartis entend autonomiser sa filiale de biosimilaires Sandoz autour du 4 octobre, par le biais d'une distribution de son capital aux actuels actionnaires de la multinationale rhénane. Ces derniers se verront offrir un titre Sandoz pour chaque paquet de cinq actions Novartis détenues.

Au lendemain d'une copie semestrielle en berne, CFRA recommande désormais Geberit à "sell" de "hold" et a fortement réduit l'objectif de cours. Morgan Stanley, Barclays, Vontobel, Kepler Cheuvreux et DZ Bank ont revu à la baisse leur objectif de cours pour l'équipementier de salles de bains avec des recommandations entre "sell" et "hold".

Richemont (-1,4%) a terminé lanterne rouge, derrière Sika et Julius Bär (chacun -1,2%).

Dans le cadre de l'intégration de Credit Suisse, UBS (-0,7%) a nommé 21 nouveaux responsables pays pour la région Europe, Proche-Orient et Afrique (Emea). Seuls cinq proviennent de l'ancien Credit Suisse.

Sur le marché élargi, Emmi (+5,1%) a vu ses ventes semestrielles dépasser les 2,1 milliards de francs suisses et a amélioré sa rentabilité. La direction garde ses prévisions inchangées pour le reste de l'exercice 2023.

Compagnie Financière Tradition (+0,9%) lancera lundi son programme de rachat d'actions portant sur un maximum de 300'000 titres, conformément à l'annonce qui avait été faite le 25 mai dernier. Celui-ci devrait durer jusqu'à mai 2026.

PSP (+0,9%) a dépassé les attentes sur les six premiers mois de 2023 et a relevé dans sa foulée ses objectifs pour l'ensemble de l'exercice, malgré un résultat net en fort recul, plombé par les revalorisations.

Sensirion (+0,7%) a obtenu gain de cause devant un tribunal allemand sur une question de propriété intellectuelle face à un concurrent chinois.

Le producteur de puces de télécommunications et de géolocalisation U-blox (-18,8%) a abaissé ses prétentions de croissance comme de rentabilité pour l'ensemble de l'année, sur fonds de déstockage et d'effets de changes défavorables. Les ambitions de croissance de 6 à 16% avancées en mars dernier font désormais place au mieux à une stagnation des revenus et au pire à une contraction de 6%.

Au sujet de GAM (-8,0%), les actionnaires dissidents de Newgame, qui veulent lancer une contre-offre de rachat, ont proposé un financement relais au gestionnaire d'actifs en difficultés, qui viendrait remplacer les fonds proposés par le britannique Liontrust en cas d'échec de son OPA.

Le distributeur d'abonnements et d'accessoires de téléphonie mobile Mobilezone (-5,2%) a déçu les attentes du marché avec ses résultats au premier semestre, globalement en repli. Le groupe zurichois indique avoir été pénalisé par des effets de changes et ses activités en ligne outre-Rhin. Les perspectives de rentabilité ont été de ce fait ajustées à la baisse pour l'ensemble de 2023.

rp/al