Zurich (awp) - La Bourse suisse restait engluée dans le rouge mercredi, accroissant ses pertes par rapport au début de matinée. Le moral n'est pas vraiment au beau fixe, alors que la publication très attendue des minutes de la Fed dans la soirée incite à la prudence.

"Le resserrement des conditions monétaires reste le principal vecteur des marchés, mettant sous pression l'appétit au risque, alors que les bourses essuient la pire performance depuis le début de l'année", indique Pierre Veyret, analyste chez Activtrades. "Les investisseurs continuent d'inclure dans les prix la détérioration des conditions monétaires, à mesure que se profilent des hausses de taux plus élevées et un processus de resserrement plus long", ajoute-t-il.

Sur le volet des nouvelles macroéconomiques, en Suisse, l'indice CS CFA a révélé un regain de confiance des analystes pour les perspectives à court terme de la conjoncture helvétique, sans toutefois pour l'heure laisser augurer un retour à la croissance.

Les investisseurs s'intéresseront encore au baromètre IFO du moral des entrepreneurs allemands en février.

A 10h56, le SMI cédait 0,32% à 11'247,25 points, le SLI 0,44% à 1773,01 points et le SPI 0,35% à 14'454,07 points. Sur les trente valeurs vedettes, 23 étaient dans le rouge, cinq dans le vert et deux (Lonza et Gebrit) stables.

Lanterne rouge provisoire, Logitech (-3,5%) chutait le plus lourdement, faisant les frais d'un abaissement de recommandation par UBS à "neutral", après "buy", alors que les analystes jugent l'environnement de marché plus difficile. L'objectif de cours a également été amputé de quasiment 10 francs suisses à 57 francs suisses.

Straumann (-3,0%) et Temenos (-2,1%) complétaient le trio des plus grands perdants.

A l'opposé, Schindler (+6,2%) se hissait sur la première marche du podium. Le fabricant d'ascenseurs a publié des résultats annuels marqués notamment par les mesures sanitaires en Chine. Dégageant des revenus en légère hausse, le fabricant lucernois d'ascenseurs et escaliers mécaniques a vu son bénéfice net se contracter de plus d'un quart (-25,2%) à 659 millions de francs suisses.

Credit Suisse (+1,2%) et Swisscom (+0,8%) complétaient le podium provisoire. Mardi, le titre bancaire avait largement lâché du terrain dans la foulée de rumeurs selon lesquelles la Finma examinerait des propos tenus par le président de Credit Suisse Axel Lehmann sur les reflux de liquidités de la banque, qui a subi une hémorragie de capitaux en fin d'année dernière.

Givaudan (+0,1%) a annoncé le rachat d'un portefeuille d'ingrédients cosmétiques à la société biotechnologique américaine Amyris. La finalisation de l'opération, sujette aux approbations réglementaires habituelles, est attendue avant fin juin.

Roche (+0,2%) parvenait à se maintenir dans le vert, tandis que les autres poids lourds de la cote Nestlé et Novartis (-0,1% chacun) avaient viré au rouge.

Sur le marché élargi, Siegfried (-7,9%) a publié des résultats en hausse à tous les niveaux, mais inférieurs aux prévisions de la communauté financière, y compris le relèvement du dividende.

Medmix (+1,1%) a souffert l'an dernier de l'abandon de son entité polonaise, suite à l'adoption par Varsovie de sanctions liées à la présence dans son actionnariat de l'oligarque russe Viktor Vekselberg. Le bénéfice net sur ce premier exercice complet depuis l'émancipation de Sulzer en 2021 s'en est trouvé amputé de trois quarts à 11,6 millions.

Le gestionnaire de fortune EFG International (-0,7%) a vu son bénéfice net s'inscrire en léger recul en 2022, en raison du règlement définitif d'un litige. Les recettes sont restées constantes et la banque a vu l'argent frais s'accroître.

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