Zurich (awp) - La Bourse suisse évoluait dans le rouge vif vendredi à l'approche de la mi-journée, juste au-dessus des 10'800 points, après avoir plongé à un plus bas du jour à 10'775,65 points. Les craintes de difficultés du secteur bancaire, venues des Etats-Unis, s'étaient propagées à la Suisse et au reste de l'Europe.

Les places européennes reculaient fortement, plombée par les difficultés de la banque californienne Silicon Valley Bank (SVB), alors que les acteurs du marché attendent fébrilement la publication du rapport mensuel sur l'emploi.

Jeudi, plus de 50 milliards de dollars de capitalisation boursière des quatre plus grandes banques américaines - JPMorgan Chase, Bank of America, Citigroup et Wells Fargo - sont partis en fumée, après que SVB a annoncé son intention de lever 2,25 milliards d'argent frais et la vente d'actifs financiers pour 21 milliards de dollars.

A 10h58, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 1,3% à 10'809,45 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 1,7% à 1724,75 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 1,3% à 14'035,12 points. Les 30 principales cotations de la place zurichoise perdaient du terrain.

Seuls Roche et Nestlé limitaient un peu la casse (-0,1%), devant Swisscom (-0,6%).

Le laboratoire rhénan a reçu d'une commission de conseil de l'autorité sanitaire américaine (FDA) un avis majoritairement favorable pour l'utilisation de Polivy (polatuzumab vedotin) en combinaison avec Rituxan (rituximab) plus cyclophosphamide, doxorubicine et prednisone (R-CHP) pour le traitement de patients atteints de lymphome diffus à grandes cellules B (DLBCL) non encore traité.

Le colosse veveysan a quant à lui vu son objectif de cours relevé à 135 francs suisses, contre 130 francs suisses précédemment, par Kepler Cheuvreux, qui a confirmé dans la foulée sa recommandation d'achat du titre (buy).

Les financières restaient chahutées, occupant le fond du classement. Partners Group (-5,1%) écopait de la lanterne rouge. UBS s'effondrait de 4% et Credit Suisse de 3,9%, repassant de justesse au-dessus des 2,5 francs suisses par titre après un plus bas à 2,46 francs suisses.

Julius Bär (-3,2%), Temenos (-2,6%) n'en menaient pas large, alors que sur le marché élargi Swissquote (-4,9%), EFG comme Leonteq (-2,2% chacun) ou encore Vontobel (-0,9%) étaient à la peine.

VAT (-3,3%) a vu sa recommandation dégradée par la Banque royale du Canada (RBC), qui ne recommande plus le titre à l'achat. Le groupe a certes dépassé les attentes au quatrième trimestre, mais les perspectives sont étonnamment timorées, estime l'établissement d'outre-Atlantique, qui anticipe un recul de 15% des ventes.

UBS a relevé son objectif de cours pour Holcim (-1,2%) à 63 (51) francs suisses et confirme "neutral", soulignant la forte dynamique que connaît le géant des matériaux de construction malgré le contexte macroéconomique difficile.

Les résultats d'entreprises alimentaient aussi les réactions sur le marché élargi. U-blox (+11%) caracolait en tête, après des ventes record et avoir quasiment quadruplé son résultat opérationnel ajusté l'an dernier.

Starrag (+1,0%) a renoué avec les chiffres noirs, lui permettant de doubler son dividende.

Mikron (+0,4%) a amélioré sa rentabilité l'an dernier, lui permettant de proposer à ses actionnaires un dividende enrobé.

Orell Füssli (-1,2%) a enregistré des ventes en hausse mais le renchérissement des coûts et la constitution d'une provision pour défaut de paiement attendu d'un client ont toutefois grevé la rentabilité.

Mobilezone (-8,3%) a constaté une baisse de son bénéfice mais un gain de recettes. Le versement aux actionnaires sera quand même revu à la hausse.

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