Zurich (awp) - La Bourse suisse était toujours ancrée dans le rouge lundi à l'approche de la mi-journée. Après avoir terminé la semaine dernière sur une note éminemment positive, le SMI des valeurs vedettes s'efforçait de défendre la barre des 11'300 points. Apparemment, les acteurs du marché préféraient empocher leurs bénéfices après l'optimisme qui avait suivi le statu quo attendu de la Réserve fédérale américaine (Fed) en matière de taux.

"La semaine débute sur des ondes géopolitiques positives, car les discussions du week-end entre les États-Unis et la Chine se sont bien déroulées", commente l'analyste Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank.

A l'occasion de sa visite à Pékin, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a rencontré chef de la diplomatie chinoise Wang Yi, une première depuis près de cinq ans, ainsi que le président Xi Jinping, qui s'est félicité de "progrès" réalisés par les deux parties, malgré les tensions qui entourent le statut de Taïwan.

Mais le point d'orgue de la semaine pour les détenteurs de capitaux en Suisse sera sans doute le jeudi, avec la décision attendue de la Banque nationale suisse (BNS), qui va vraisemblablement relever son taux directeur à l'image de son homologue européenne (BCE), qui a annoncé la semaine dernière une nouvelle hausse de 25 points de base (pb), la huitième en moins d'un an.

A 11h20, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,30% à 11'349,86 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 0,41% à 1774,45 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,34% à 14'955,49 points. Sur les 30 principales cotations, deux tiers lâchaient du lest et un prenait de l'embonpoint.

UBS menait toujours le bal, avec une avancée de 1,4%. Son patron Sergio Ermotti a une nouvelle fois réaffirmé sa confiance quant à l'issue de l'absorption de son ex-concurrent Credit Suisse, officialisée la semaine dernière, rappelant dans les colonnes de diverses publications de Tamedia ce week-end que "le véritable travail commence maintenant" et que des "décisions difficiles" devront être prises.

Temenos (+1,3%) pointait en deuxième position, alors que les assureurs Swiss Re, Swiss Life, Zurich Insurance et le poids lourd Nestlé (+0,4% chacun) ferraillaient pour la troisième place.

Les paquebots pharmaceutiques Novartis (+0,2%) et Roche (-1,0%) prenaient des cours opposés.

Le couple Rosemarie et Martin Ebner figure désormais au palmarès des actionnaires de référence de Holcim (-0,2%). Leur véhicule d'investissement Patinex est crédité de 3,13% du capital-actions du mastodonte zougois des matériaux de construction.

Dans le wagon de queue, Lonza se délestait de 3,0% apparemment plombé par un avertissement sur résultats de son homologue français Sartorius Stedim Biotech. Geberit et le bon de participation Lindt & Sprüngli - dernier venu au SLI après la rocade engendrée par la décotation de Credit Suisse - accusaient un recul de 1,7%. Les valeurs du luxe Richemont (-1,4%) et Swatch (-1,2%) n'en menaient pas large non plus.

Sur le marché élargi, Swiss Steel (+6,6%) a vu son actionnaire Peter Spuhler augmenter largement sa participation dans l'entreprise. Après avoir racheté un paquet d'actions auprès de Martin Haefner, le président de Stadler Rail (-1,1%) détient désormais plus de 20% de l'ex-Schmolz & Bickenbach.

Interroll (+1,5%) a vu sa recommandation dégradée par Research Partners, qui ne préconise plus l'achat du titre du spécialiste tessinois de la logistique industrielle, sabrant dans la foulée son objectif de cours, à l'instar de Vontobel et Credit Suisse, dans le sillage de l'avertissement sur chiffres lancé en fin de semaine dernière.

Oerlikon (-0,6%) a décroché une commande d'Arianegroup pour des échangeurs thermiques destinés au lanceur spatial Ariane 6 pour un volume d'un peu moins d'un million de francs suisses.

La direction d'Achiko (suspendu) a reçu du tribunal une notification de son insolvabilité imminente et estime que le dépôt de bilan est "à ce stade inévitable".

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