Zurich (awp) - La Bourse suisse a ouvert à reculons jeudi, dans un contexte d'inquiétudes des marchés face à la perspective d'une récession. Mercredi, les principaux indices américains ont terminé sans direction. L'indice Dow Jones a grappillé 0,27%. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a cédé 0,03% et le S&P 500 0,07%.

Selon une enquête publiée par le Conference Board auprès de 750 chefs d'entreprise et autres cadres supérieurs, une majorité de dirigeants d'entreprise est convaincue qu'une récession est inévitable au cours de l'année et demie à venir, ou qu'elle est déjà en cours, souligne John Plassard, de Mirabaud Banque. Les résultats montrent un changement stupéfiant dans les perspectives économiques.

Ces craintes découlent de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui, selon les dirigeants, a provoqué une volatilité des prix de l'énergie et une hausse des coûts de production.

Sur le front de l'inflation, si les chiffres de juin en Allemagne, soit 7,6%, sont inférieurs aux prévisions (8%), ceux de l'Espagne, 10,2% en juin, sont supérieurs aux pronostics (9%).

La nouvelle du jour est assurément la parité euro/franc suisse, note encore l'analyste. En effet, cette parité a été cassée hier pour la première fois depuis mars dernier. En cause, les interrogations concernant une récession mondiale, une crainte concernant la guerre en Ukraine et bien évidemment le récent mouvement de la Banque nationale suisse (BNS).

Si la chute de l'euro se poursuit, il est probable que la BNS intervienne, avertit de son côté Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote.

A 9h12, l'indice SMI reculait de 1,32% à 10'669,03 points. Le SLI lâchait 1,49% à 1631,52 points et le SPI chutait de 1,24% à 13'748,15 points.

Les plus résistants étaient Alcon (-0,2%), Swisscom (-0,3%) et Lonza (-0,5%).

A l'opposé, Julius Bär (-2,8%), UBS (-3,0%) et Adecco (-3,2%) fermaient la marche.

UBS a conclu un accord aux Etats-Unis dans une affaire d'accusation d'escroquerie en relation avec un véhicule de placement complexe nommé YES (Yield Enhancement Strategy). Dans un communiqué de mercredi soir, la Securities and Exchange Commission (SEC) a précisé que la grande banque avait accepté de payer 25 millions de dollars pour mettre fin à la procédure.

Les poids lourds Novartis (-0,6%), Nestlé (-1,2%) et Roche (-1,3%) étaient dans la moyenne.

Novartis a annoncé avoir relancé la production de radioligands sur ses sites transalpin d'Ivrea et new-jersiais de Millburn, suspendue il y a huit semaines après constatation de "problèmes de qualité potentiels" dans le processus de fabrication. Le groupe se donnait alors six semaines pour résoudre les problèmes et reprendre au moins partiellement la distribution.

Logitech (-1,8%) proposera l'élection de trois nouveaux administrateurs lors de la prochaine assemblée générale du 14 septembre. Il s'agit de Frankie Ng, l'actuel patron de SGS, de Sascha Zahnd, administrateur de Valora et ancien vice-directeur EMEA chez Tesla, et de Christopher Jones, chef produits chez Amperity.

Sur le marché élargi, Implenia (+4,4%) menait le classement. Le groupe s'est fendu d'un avertissement positifs sur résultats. Le premier semestre qui s'achève doit déboucher sur un excédent d'exploitation avant charges d'intérêts et impôts (Ebit) sous-jacent d'au moins 80 millions de francs suisses, à comparer avec 40 millions dégagés un an plus tôt.

Les titres industriels Bachem (-4,3%), Sulzer (-4,2%) et OC Oerlikon (-4,1%) étaient à la peine.

La fusion de Burkhalter (-1,6%) et Poenina a été finalisée, de même que l'augmentation de capital du premier. Les nouvelles actions sont désormais disponibles au négoce.

SHL Telemedecine (inchangé) va étoffer son conseil d'administration avec l'ex-premier ministre israélien Ehud Barak.

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