Zurich (awp) - La Bourse suisse s'affaissait toujours mollement vendredi à l'approche de la mi-journée. Les prix du pétrole s'envolaient sur fond de craintes d'une contamination régionale, après avoir affiché une certaine inertie depuis l'éclatement du conflit entre Israël et le Hamas samedi dernier.

Les observateurs s'inquiétaient aussi la persistance d'une inflation incontrôlée aux Etats-Unis tout autant que de la quasi déflation dans l'empire du Milieu, symptôme d'apathie conjoncturelle. L'atténuation constatée de la chute des exportations de l'usine du monde en septembre apportait une timide bouffée d'espoir.

"Les dernières indications conjoncturelles en provenance de Chine pèsent sur l'ambiance, alors qu'investisseurs et analystes se préparent à une journée chargée sur le front des résultats d'entreprises au troisième trimestre avec de grands noms de la finance US tels Blackrock, Citigroup, JPMorgan Chase et Wells Fargo", égraine Pierre Veyret, analyste chez Activtrades.

En Suisse, les prix à la production et à l'importation (PPI) ont fléchi en septembre, du fait notamment d'un allégement de la facture pour les hydrocarbures.

Figurent encore à l'ordre du jour notamment la production industrielle en zone euro sur septembre et le sentiment de l'Université du Michigan pour octobre, énumère John Plassard, de Mirabaud Banque.

A 10h55, le Swiss Market Index (SMI) cédait 0,25% à 10'951,85 points, le Swiss Leader Index (SLI) 0,32% à 1711,14 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,30% à 14'313,17 points. Sur les trente principales valorisations, 19 reculaient, dix progressaient et Zurich Insurance avait retrouvé son point d'ancrage.

Les sous-traitants pharmaceutiques et producteurs de dispositifs médicaux étaient à la peine, dans le sillage d'un avertissement sur résultats émis par l'allemand Sartorius Stedim Biotech. Lonza (-2,5%) reculait ainsi nettement, malgré l'annonce d'un contrat de conditionnement susceptible de créer 115 emplois sur son site argovien de Stein d'ici 2027.

Le géant ophtalmique Alcon abandonnait 2,1%. L'équipementier de l'industrie chirurgico-dentaire Straumann et le spécialiste de l'audition Sonova perdaient 1,7% chacun.

A l'autre bout du classement, le spécialiste des médicaments génériques et biosimilaires Sandoz (+3,9%) prenait les commandes, dopé par une recommandation d'achat de la part de Bank of America.

Le réassureur Swiss Re (+1,4%) jouissait d'une recommandation à l'achat fraîchement émise par Berenberg, tout comme le conglomérat d'électrotechnique ABB (-0,2%) par Bank of America, qui par contre n'en profitait plus.

Le béhémoth des matériaux de construction Holcim (+0,2%), lui, profitait de l'abandon d'une recommandation à l'achat par Goldman Sachs, au profit d'une appréciation neutre.

Chez les poids lourds, Nestlé (+0,4%) vient d'annoncer la suppression progressive de 90 postes de travail sur son site de Wangen bei Olten, qui emploie pour l'heure 200 collaborateurs. Le bon Roche s'appréciait de 0,5%, mais Novartis décrochait de 0,9%.

Sur le marché élargi, Stadler Rail (-1,0%) a décroché une commande pour des trains à hydrogène en Californie.

L'usineur de tôles Bystronic (-2,3%) adopte des mesures d'économies non détaillées, après avoir souffert plus que prévu d'une anémie de la demande sur les neuf premiers mois de l'année.

Le laboratoire Santhera s'envolait de 26%, après avoir réalisé un grand pas vers une homologation de son vamorolone dans l'indication contre la myopathie de Duchenne sur le vieux continent, attendue désormais avant la fin de l'année.

jh/rq