Zurich (awp) - La Bourse suisse restait orientée positivement et avait même pris un peu d'altitude jeudi en fin de matinée, dans l'attente des chiffres de l'inflation aux Etats-Unis, qui pourraient mettre tout le monde d'accord concernant les futures intentions des banques centrales en matière de taux. La matinée a été marquée par les résultats d'UBS au 2e trimestre qui a également fait part de ses intentions pour Credit Suisse.

Les principaux indices américains ont fini en hausse mercredi soir après la publication de l'ADP de l'emploi aux Etats-Unis, qui confirme après l'annonce de la veille que la situation est en train de se dégrader. Il devrait logiquement en être de même pour l'inflation, estime dans son commentaire matinal John Plassard, de Mirabaud Banque.

Le sentiment du marché reste malgré tout mitigé alors que les investisseurs semblent tiraillés entre les mauvaises données macroéconomiques montrant un ralentissement de l'activité économique en Chine, aux Etats-Unis et dans l'UE et la perspective d'une approche moins agressive de la part des banques centrales, note de son côté Pierre Veyret, d'Activtrades.

L'après-midi sera marquée par la publication de l'inflation d'août aux Etats-Unis qui devrait animer les marchés, tout comme le rapport PCE (juillet) aux Etats-Unis.

En Suisse, les chiffres d'affaires du commerce de détail ont reculé en juillet, tant sur un an (-0,2%) que par rapport au mois de juin (-2,2%, après correction des variations saisonnières), indique l'Office fédéral de la statistique (OFS). Les salaires nominaux ont par ailleurs augmenté de 1,8% au premier semestre.

Dans la zone euro, le taux d'inflation annuel est resté stable en août à 5,3%, comme en juillet, malgré une décrue des tarifs de l'énergie et un léger ralentissement de la flambée des prix alimentaires.

En Allemagne, le taux de chômage est resté stable en août malgré le marasme qui frappe depuis plusieurs trimestres la première économie européenne.

En France, l'indice des prix à la consommation a progressé de 4,8% sur un an en août, un net rebond par rapport à juillet où l'inflation s'était établie à 4,3%. Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 0,5% par rapport au trimestre précédent.

Outre les résultats d'UBS, la matinée a été rythmée par une série de peformances semestrielles de sociétés du marché élargi.

A 10h53, l'indice SMI avançait de 0,45% à 11'140,06 points. Le SLI gagnait 0,70% à 1756,39 points et le SPI 0,48% à 14'684,57 points.

Sur les 30 titres du SLI, 24 gagnaient du terrain quand six perdaient de l'altitude.

UBS (+5,8%) caracolait toujours loin en tête. Le groupe affiche une performance record au deuxième trimestre, avec à la clé un bénéfice net de groupe de 28,88 milliards de dollars, contre 2,1 milliards un an plus tôt. Le montant reflète un gain comptable de près de 29 milliards consécutif à l'acquisition de Credit Suisse.

La question sur l'avenir de Credit Suisse est désormais tranchée, UBS ayant annoncé l'assimilation intégrale dès l'an prochain des activités de son ancienne rivale malheureuse en Suisse. La marque Credit Suisse sera maintenue jusqu'à finalisation de la migration des clients, agendée pour 2025.

UBS a dévoilé l'ampleur des coupes dans les coûts, sans détailler le nombre de postes devant être supprimés dans le cadre de l'intégration de son ex-rivale Credit Suisse, indiquant toutefois avoir identifié 3000 doublons.

Julius Bär (+2,6%) lui emboîtait le pas, devant Temenos (+1,7%). Le développeur de logiciels bancaires a conclu un contrat de licence avec le fournisseur de services financiers Orion, qui s'occupera de la commercialisation et du développement de l'offre "Country Model Banks" en Irlande, en Bulgarie, en Hongrie et en Slovaquie.

Novartis (-0,5%) fermait la marche, derrière AMS-Osram (-0,3%), Nestlé (-0,3%) et Roche (-0,2%).

Sur le marché élargi, Dormakaba (+9,9%) a redressé la barre lors de son exercice 2022/23, clos fin juin. Le bénéfice net a bondi de 49% à 88,5 millions de francs suisses, grâce au programme d'économies, à un effet de base positif et à des hausses de tarifs appliquées aux clients.

Georg Fischer (+1,1%) a décidé de prolonger de deux mois son offre de reprise sur le spécialiste finlandais des canalisations Uponor. Lancée le 26 juin, l'opération prendra fin au 31 octobre, alors que le délai initial était fixé au 1er septembre.

Jungfraubahn (+1,9%) a vu ses résultats fortement augmenter au cours du premier semestre et prévoit un second semestre dans la même lignée mais prévient de l'influence des incertitudes mondiales.

Edisun Power (+0,5%) a vu ses recettes stagner au premier semestre, tandis que son bénéfice a fondu des deux tiers.

Warteck Invest (-0,8%) a vu son bénéfice semestriel reculer au premier semestre. Hors effets de revalorisation, celui-ci s'est toutefois inscrit en hausse, a indiqué la société bâloise. Enfin Varia US Properties (-1,0%) a fait les frais de la baisse de la valorisation de son portefeuille au cours du premier semestre.

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