par Stephen Brown et Alexandra Hudson

BERLIN, 27 février (Reuters) - Le Bundestag allemand a approuvé lundi à une large majorité le dernier plan européen de sauvetage financier de la Grèce, malgré les pressions subies par la chancelière Angela Merkel pour que Berlin cesse de verser de l'argent dans "un puits sans fond".

Le texte a été adopté par 496 voix pour, 90 voix contre et cinq abstentions, et Angela Merkel a évité l'embarras de dépendre des voix de l'opposition pour qu'il soit voté.

Au sein de la coalition de la chancelière, 304 voix ont approuvé le texte, soit un peu moins que les 311 qu'elle espérait pour atteindre un seuil symbolique qui aurait conforté son assise.

Avant le vote, Angela Merkel a pris la parole devant les élus pour affirmer qu'il serait "irresponsable" de sa part d'exposer l'Allemagne, la zone euro et le monde aux conséquences inconnues d'une faillite grecque.

Il aurait suffi que vingt députés de la majorité fassent défection et votent contre le texte pour que celui-ci ne puisse obtenir une majorité que grâce à l'opposition.

Ce week-end, les pays du G20 ont mis l'Allemagne sous pression pour qu'elle cesse de s'opposer à un accroissement du fonds de secours européen (voir ).

Le G20 a clairement fait comprendre à l'Union européenne qu'elle devait accroître ses capacités de sauvetage si elle voulait que les autres puissances en fassent autant via le Fonds monétaire international.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a souligné lundi s'attendre à une décision courant mars sur le renforcement du "pare-feu" financier européen (voir: ).

L'aide à la Grèce est cependant de plus en plus mal vécue en Allemagne.

"Des milliards pour la Grèce: Stop !", clame le tabloïd allemand "Bild" à la "une". "Ne suivez pas plus longtemps cette voie insensée", exhorte le quotidien, qui cite des économistes selon lesquels il vaudrait mieux pour la Grèce se déclarer en faillite et sortir temporairement de la zone euro.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, présent ce week-end à la réunion du FMI à Mexico, a semblé ouvert à une fusion de l'actuel fonds de sauvetage européen, le FESF, et de son successeur, le MES, afin de créer un "pare-feu" de 750 milliards d'euros.

De source proche d'Angela Merkel, on estimait toutefois que le dispositif européen était déjà bien assez pourvu.

La position de la chancelière est liée en partie au sentiment de l'opinion publique allemande et de ses troupes, mais aussi par le sentiment à Berlin que la pression des marchés commence à s'apaiser, et qu'il n'est plus aussi urgent de les calmer en affichant une forte capacité à venir en aide à tout pays en difficulté. (Avec Alice Baghdjian et Erik Kirschbaum, Gregory Schwartz pour le service français)