Paris (awp/afp) - Les marchés européens se repliaient mercredi matin au lendemain d'un fort élan boursier insufflé par des signes d'accalmie dans la guerre que mène la Russie en Ukraine depuis plus d'un mois mais qui méritent d'être confirmés sur le terrain.

Vers 10h00, les indices européens refluaient à Paris (-0,73%), Francfort (-0,99%) et Milan (-0,40%), sur des prises de bénéfices, tandis que Londres avançait de 0,22%, soutenue par les valeurs pétrolières.

L'Ukraine et ses alliés occidentaux attendaient mercredi avec scepticisme la "réduction de l'activité militaire" autour de Kiev et d'une autre grande ville annoncée la veille par Moscou à l'issue de pourparlers qui ont montré des signes apparents de détente et enthousiasmé les marchés sans les rendre naïfs pour autant.

L'Asie a été à la fête mercredi, comme à Shanghai (+1,96%). Tokyo a en revanche terminé en baisse de 0,8%, lestée par la remontée du yen face au dollar et les ventes liées à l'expiration des droits à toucher des dividendes.

"Une sortie de crise ukrainienne dans des conditions réalisables est désormais intégrée dans les prix mais la moindre déconvenue pourrait avoir un impact très négatif sur les marchés qui ont beaucoup d'espoirs dans les négociations actuelles", estime Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank.

L'amélioration de l'appétit pour le risque mardi s'est accompagné d'un repli de l'or, du dollar et des matières premières (énergie, métaux, blé).

Si le dollar continuait de perdre des forces mercredi, le pétrole effaçait ses pertes de la veille.

Les cours du brut remontaient sur fond de craintes que le confinement en cours de la moitié de Shanghai, combinée à l'augmentation des cas de Covid-19 en Chine, pèse sur la demande chinoise de pétrole.

Les espoirs de progrès dans les négociations autour de l'accord sur le nucléaire iranien pesaient aussi sur les prix.

Vers 09h00, le baril de Brent de la mer du Nord, la référence européenne, pour livraison en mai, gagnait 1,84% à 112,26% après avoir cédé 2% la veille.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois prenait 2,07% à 106,39 dollars 1,62% après être brièvement retombé mardi sous le seuil symbolique de 100 dollars.

L'euro maintenait sa hausse (+0,28%) face au billet vert à 1,1118 dollar vers 09h30. Le yen poursuivait son rebond face au dollar, à 121,68 yens pour un dollar contre 122,88 yens mardi à 23h00.

Attention à la courbe des taux

Le marché de la dette souveraine jouait les trouble-fête alors que le rendement moyen des emprunts d'Etat américains à 2 ans est passé brièvement au-dessus du taux à 10 ans mardi, une rareté que beaucoup d'investisseurs et économistes voient comme annonciatrice d'une récession aux Etats-Unis à moyen terme.

"Il faut rester prudent sur l'information que nous procure la courbe des taux", note Sebastian Paris Horvitz, chez LBPAM, estimant que "le risque d'un affaiblissement de la croissance doit être pris au sérieux dans cet environnent de forte inflation et de resserrement monétaire".

Dans ce contexte, les investisseurs surveilleront de près le rapport mensuel sur les créations d'emplois dans le secteur privé pour mars (Enquête ADP) qui fournit également des informations sur les tendances des salaires et leur progression.

Des chiffres solides pourraient pousser la Banque centrale américaine (Fed) à un resserrement monétaire plus drastique que ce qui est attendu pour corriger l'inflation.

Evergrande va créer sa 1ère voiture électrique

Le poids lourd de l'immobilier en Chine, Evergrande, au bord de la faillite, a annoncé qu'il produira en juin sa première voiture électrique. Le titre de sa filiale automobile Evergrande New Energy Group a perdu 8,52% en Bourse, au premier jour de sa reprise des cotations.

Nintendo reporte la sortie du jeu Zelda

Le titre Nintendo a chuté de 5,75% à 63'140 yens après son annonce du report au printemps 2023 de la très attendue suite du jeu d'aventure et d'action "Zelda: Breath of the Wild", jusque-là annoncée pour courant 2022.

Le secteur de l'industrie, première à subir des baisses d'approvisionnement en cas d'arrêt des livraisons russes, était mal orienté : Thyssenkrupp (-2,52% à 8,03 euros, au MDax), Heidelberg Cement (-2,04% à 54,68 euros), Siemens (-1,47% à 132,48 euros) ou encore Saint-Gobain (-2,26%), Michelin (-1,85%), Renault (-3,26%), Stellantis (-1,60%).

afp/jh