Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole repartaient nettement à la baisse jeudi et abandonnaient plus de 5% dans un marché excédentaire qui empêche les cours de s'installer au-delà des 40 dollars le baril, au lendemain d'un rapport mitigé sur les stocks de brut aux Etats-Unis.

Vers 14H55 GMT (16H55 HEC), le baril de WTI coté à New York pour livraison en novembre abandonnait 5,52% par rapport à la clôture de mercredi, à 38,00 dollars.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, valait 40,33 dollars, en chute de 4,68%, peu après être descendu à 40,13 dollars, soit une baisse supérieure à 5%

Mardi déjà, le WTI avait abandonné plus de 5% en séance, avant de se reprendre légèrement mais de clôturer en nette baisse.

Le pétrole "a une fois de plus du mal à prendre de l'élan et le rebond d'hier s'est rapidement essoufflé", a constaté Craig Erlam, analyste de Oanda.

Un prix autour de "40 dollars semble être raisonnable pour l'instant (...) alors que l'économie mondiale se dirige vers un hiver difficile".

Pour Neil Wilson, de Markets.com, "l'augmentation de la production libyenne joue" dans ce fort mouvement vers le bas mais il "est surtout lié au sentiment général morose basé sur le déséquilibre entre l'offre et la demande," a-t-il expliqué à l'AFP.

La Libye, mise à l'écart du marché depuis janvier en raison d'un conflit entre deux pouvoirs rivaux, voit sa production et ses exportations repartir progressivement, alors que le marché est déjà excédentaire et que chaque nouveau baril creuse un peu plus le fossé avec une demande en berne.

Mercredi, l'Agence d'information sur l'Energie (EIA) avait quelque peu rassuré les investisseurs en indiquant dans son rapport hebdomadaire que les stocks de brut aux Etats-Unis avaient reculé pour la troisième semaine consécutive, de 2 millions de barils au 25 septembre.

Mais si les stocks de brut ont baissé sur l'ensemble du pays, ceux de Cushing, dans l'Oklahoma, où se situent les gigantesques cuves stockant le pétrole WTI, ont augmenté de 1,8 million de barils. De même que ceux d'essence de 700.000 barils, alors que les analystes les attendaient en baisse.

De manière plus générale, la tendance à la hausse observée depuis le printemps "s'est brutalement interrompue le mois dernier", a expliqué Tamas Varga, de PVM.

Sur le mois de septembre, le Brent a perdu 9,56% et le WTI 5,61%. Il s'agit du premier mois de baisse depuis avril.

bp/ktr/bh