New York (awp/afp) - Les places boursières ont affiché leur morosité mercredi, surprises de la hausse du principal taux directeur de la banque centrale canadienne (BoC), ce qui a tendu les marchés obligataires notamment dans la perspective de la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine.

A Wall Street, les investisseurs se sont dégagés des méga-capitalisations de la tech au profit des petites capitalisations. L'indice Dow Jones a grappillé 0,27%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, s'est replié de 1,29% et l'indice élargi S&P 500 de 0,38%. L'indice Russell 2000 qui réunit les petites capitalisations à Wall Street a gagné 1,88%.

En Europe, Paris a terminé en légère baisse de 0,09% et Londres de 0,05%, Francfort a lâché 0,20%. A Zurich, le SMI a abandonné 1,05%.

La surprise est venue de la Banque du Canada à 14H30 GMT, qui a relevé mercredi son principal taux directeur de 0,25 point, à 4,75% - un plus haut depuis mai 2001 - trois mois après avoir été la première grande banque centrale à marquer une pause dans ses hausses.

L'institution avait "de nombreuses raisons de relancer son cycle de resserrement aujourd'hui" mais "nous pensions que la Banque du Canada attendrait jusqu'en juillet" pour le faire, a reconnu Josh Nye, analyste pour la Banque Royale du Canada, dans une note.

Une nouvelle hausse le 12 juillet est "probable", étant donné qu'il est "difficile de prévoir un ralentissement", a ajouté cet expert.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 3,78% vers 20H30 GMT, contre 3,66%. En Europe, l'intérêt de l'emprunt allemand à 10 ans s'élevait à 2,44% GMT contre 2,36% à la clôture de la veille et celui de la France était à 2,99% contre 2,91%.

Du côté des devises, le dollar canadien profitait de cette décision et prenait 0,23% face au dollar américain, à 0,7477 dollar américain pour un dollar canadien vers 20H30 GMT.

L'euro progressait de 0,05% par rapport au dollar, à 1,0698 dollar.

Au chapitre des banques centrales, les investisseurs se montrent prudents et attentistes d'ici les prochaines réunions de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE).

"L'attente des banques centrales n'est pas l'unique élément, il y a aussi les données économiques chinoises", souligne Vincent Juvyns, membre de l'équipe stratégie de JPMorgan AM.

La Chine a en effet vu ses exportations se contracter de 7,5% en mai sur un an, un repli beaucoup plus prononcé qu'attendu et qui s'accompagne d'une baisse des importations de 4,5% sur un an.

Les méga-capitalisations boivent la tasse ___

A Wall Street, les grands noms de la technologies se sont nettement repliées à l'instar de Microsoft (-3,09%), d'Amazon (-4,25%) et d'Alphabet (-3,89%).

Les banques régionales américaines se reprennent ___

La banque régionale PacWest, un temps considérée comme le nouveau maillon faible du système bancaire américain, a pris 14,37%. Depuis son plancher de début mai, le cours de son action a plus que triplé. D'autres banques régionales ont conclu dans le vert comme Western Alliance Bancorporation (+2,56%) et Zions (+4,55%).

Du côté des matières premières et du bitcoin ___

Les réserves commerciales de pétrole brut se sont repliées très légèrement la semaine dernière aux Etats-Unis, selon des chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), alors que les analystes s'attendaient à une hausse.

Les prix du pétrole se sont repris: le baril de Brent de la mer du Nord s'est apprécié de 0,86% à 76,95 dollars.

Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en juillet, a pris 1,10%, à 72,53 dollars.

Le bitcoin reculait de 2,18% à 26.356 dollars vers 20H45 GMT.

afp/rp