Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers ont bondi mardi après la publication de chiffres d'inflation aux Etats-Unis en novembre plus bas qu'anticipé par les analystes, une bonne nouvelle pour les marchés à l'aube de la réunion de la Banque centrale américaine.

Wall Street a ouvert en forte hausse, de 1,62% pour le Dow Jones vers 14H35 GMT, de 2,39% pour le S&P 500 et même de 3,20% pour le Nasdaq, indice à forte coloration technologique et très sensible aux taux d'intérêt.

Attentistes en début de séance, les Bourses européennes connaissaient un sursaut: Francfort prenait 2,11%, Milan 2,04%, Paris 2,10% et Londres 1,03%. A Zurich, le SMI gagnait 1,69%.

Dans le même temps sur le marché obligataire, les taux de la dette américaine reculait fortement, à 3,43% pour la dette à dix ans (contre 3,61% lundi) et à 4,16% pour les obligations à échéance deux ans (contre 4,38% lundi).

Le dollar est pour sa part pénalisé par la perspective d'une action moins marquée de la Réserve fédérale américaine (Fed). Il plongeait de 1,36% face à l'euro à 0,9369 euro pour un dollar et de 1,40% face à la livre à 0,8036 livre.

L'indice américain des prix à la consommation (IPC) a ralenti à 7,1% en novembre sur un an, contre 7,7% en octobre. Il est désormais au plus bas depuis décembre 2021.

Sur un mois, les prix n'ont augmenté que de 0,1%, contre 0,4% en octobre. Les analystes s'attendaient à 7,3% sur un an, et 0,2% sur un mois, selon le consensus de MarketWatch.

A l'aube de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, les investisseurs voient cette dernière devenir plus accommodante compte-tenu du ralentissement de l'inflation mais aussi des signes de ralentissement de l'économie américaine.

"La Fed ne va pas" changer de cap monétaire "ni faire de pause" dans ses hausses de taux en se basant sur "uniquement un chiffre", prévient toutefois un analyste de marchés Michael Brown, sur Twitter.

L'IPC pourrait cependant influencer les hausses qui seront décidées début 2023. Le taux directeur est actuellement juste en-dessous de 4% alors qu'il était proche de 0% en début d'année.

Les analystes s'attendent à une hausse de 0,50 point de pourcentage mercredi, mais n'excluent pas complètement une relèvement de 0,75 point de pourcentage, comme lors des dernières réunions.

D'autres banques centrales se réunissent dans la semaine, comme la Banque centrale européenne et celle d'Angleterre jeudi.

Bouffée d'oxygène sur la tech ___

"La détente des taux américains offre une bouffée d'oxygène aux valeurs de croissance (tech)", souligne sur Twitter l'analyste d'IG France Alexandre Baradez.

Uber montait de 3,55%, Amazon 4,98%, Microsoft de 3,44% à Wall Street, et du côté des semi-conducteurs, Micron prenait 3,18% et Nvidia 5,12%.

A Paris, STMicroelectronics grimpait de 5,48%, Dassault Systèmes de 4,63%. A Francfort, ce sont Delivery Hero (+11,20%), HelloFresh (+7,99%) et Infineon (+6,26%) qui en profitaient. Deliveroo progressait de 6,54% à Londres.

Considéré comme un actif risqué, le bitcoin gagnait 4,25% à 17.910 dollars.

Nouvelles positives dans l'aérien ___

Le leader européen du transport aérien, l'allemand Lufthansa, a annoncé mardi relever ses prévisions pour 2022, tablant sur un résultat opérationnel (EBIT) de 1,5 milliard d'euros, contre "plus d'un milliard" auparavant, grâce à une hausse du trafic passagers. C'est la deuxième fois en quelques mois que le groupe révise à la hausse ses prévisions.

L'action prenait 4,39% à Francfort, entraînait le secteur européen comme IAG (+3,76% à Londres), Air-France-KLM (+1,77% à Paris). Le gestionnaire de l'aéroport de Francfort Fraport prenait aussi 2,76%.

Aux Etats-Unis, la compagnie United Airlines (+0,20%) a commandé mardi 100 gros-porteurs 787 à Boeing (+1,04%) et posé une option pour 100 appareils supplémentaires, ce qui représente le plus gros achat d'avions de cette catégorie jamais effectué par une compagnie américaine.

Perspectives favorables pour le pétrole ___

Les prix du pétrole profitent eux aussi de l'hypothèse que la Fed ralentisse ses hausses de taux, ce qui pourrait limiter l'ampleur de la récession qui guette l'économie mondiale. Le prix du baril de Brent de Mer du Nord pour livraison février montait de 1,85% à 79,43 euros, celui du WTI américain pour livraison janvier de 2,39% à 74,92 euros vers 14H30 GMT.

afp/rp