Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes évoluaient en hausse après avoir digéré le discours ferme de la Fed, se tournant désormais vers les chiffres de l'emploi américain dans l'espoir d'un signe de ralentissement de l'économie américaine.

Sur le Vieux continent, vers 09H15, Paris prenait 1,13%, Francfort 0,90% et Londres 0,93%. Seule Milan reculait de 0,16%, après avoir débuté dans le vert.

En Asie, l'indice vedette Nikkei a lâché 1,68% à 27.199,74 points, au lendemain d'un jour férié au Japon. A l'inverse, le Hang Seng a bondi de 5,36%, les investisseurs voulant croire à de nouvelles rumeurs sur un éventuel assouplissement de la stricte politique chinoise "zéro Covid".

"Jusqu'à présent, la spéculation n'est basée que sur des rumeurs sur les réseaux sociaux, le ministère chinois des Affaires étrangères assurant qu'il n'est pas au courant", a indiqué Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor.

Sur les marchés, "l'attention se porte maintenant sur le rapport des chiffres officiels de l'emploi pour octobre plus tard aujourd'hui, ainsi que sur le rapport de l'indice des prix à la consommation américain la semaine prochaine", explique Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

La veille, les investisseurs ont accueilli sans surprise la hausse des taux d'intérêt de 75 points de base supplémentaires de la Banque centrale américaine (Fed) mais leurs espoirs d'une accalmie ont été douchés, la Fed annonçant que les taux d'intérêt seront maintenus à un niveau plus élevé et pendant une période plus longue qu'espéré.

"Malheureusement, la seule chose qui pourrait remonter le moral des investisseurs serait de très mauvais indicateurs. Tant que l'économie américaine restera résiliente", la Fed maintiendra une politique monétaire ferme pour tenter de contenir l'inflation, estime Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Concernant les chiffres officiels de l'emploi pour octobre, les analystes misent sur la création de 220.000 emplois contre 263.000 en septembre et une mince augmentation du taux de chômage à 3,6%.

"C'est ce pan de l'économie qui pose actuellement un problème à la Fed en étant bien trop vigoureux. C'est paradoxal, mais sans une hausse du taux de chômage, l'institution monétaire américaine estime que sa normalisation monétaire n'a toujours pas les effets escomptés sur l'économie", explique John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

Les banques dispersées

La banque italienne Monte dei Paschi di Siena chutait à Milan de plus de 14% à 1,58 euros, après avoir annoncé jeudi soir une augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros pour renforcer ses fonds propres et financer son plan stratégique 2022-2026, qui prévoit jusqu'à 4.000 départs volontaires pour réduire ses coûts.

Parmi les investisseurs, l'assureur français Axa, qui a participé à hauteur de 200 millions d'euros à l'augmentation de capital, perdait à Paris 1,33% à 25,52 euros à 09H10 GMT.

La Société Générale prenait quant à elle 5,89% à 24,89 euros, après avoir publié des résultats meilleurs qu'attendu par les analystes.

Les minières ont la cote

Les valeurs minières tiraient la Bourse de Londres, en particulier Anglo American (+7,02% à 2.842 pence) et Rio Tinto (+5,09% à 4914 pence).

A Paris, ArcelorMittal prenait +4,42% et Eramet 5% vers 09H10 GMT.

Du côté des devises et des matières premières

L'euro gagnait 0,30% face au billet vert à 0,9779 dollar. La livre gagnait 0,67% à 1,1234 dollar vers 09H05 GMT.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison janvier grimpait vers 09H05 GMT de 2,07% à 96,63 dollars, celui de WTI américain pour livraison décembre de 2,29% à 90,19 dollars.

Le prix du gaz naturel européen montait de 0,36%, à 125,900 euros le mégawattheure.

Le bitcoin gagnait 1,79% à 20'600 dollars.

afp/buc