Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes baissent vendredi, confirmant la tendance de la semaine, les investisseurs se préparant à la publication des chiffres de l'inflation aux Etats-Unis, point final d'une semaine très chargée.

Milan reculait de 1,56%, Paris de 0,80%, Francfort de 0,36% et Londres de 0,30% vers 10H45 GMT et tous sont également dans le rouge sur l'ensemble de la semaine.

Au lendemain d'une belle reprise, Wall Street se dirige vers une ouverture baissière selon les contrats à terme des principaux indices, autour de 0,4%.

Au terme d'une semaine marquée par les publications des entreprises, la séance du jour donne cette fois le rôle principal aux indicateurs économiques.

Les PIB des pays européens ont montré que l'activité économique évite la récession, mais de peu. Dans l'ensemble, la croissance de la zone euro est d'à peine 0,1%.

Les investisseurs attendent désormais le rapport PCE, qui donne notamment l'indicateur d'inflation le plus suivi par la Banque centrale américaine.

Celle-ci tient sa prochaine réunion les 2 et 3 mai. Les investisseurs sont certains qu'elle va remonter une nouvelle fois son taux directeur de 0,25 point de pourcentage, mais espèrent encore qu'elle donnera des indications pour une politique plus accommodante pour les prochains mois.

"Les dernières données montrent une demande forte et une inflation persistante. La Banque centrale devrait garder un ton sévère en raison des risques de reprise de l'inflation et de la baisse des craintes" sur le système bancaire après la crise de confiance de mars, estiment les analystes de Barclays.

En Asie, la tendance a été bien meilleure. Tokyo a gagné 1,4%, portée par les décisions de la Banque centrale japonaise. Elle va lancer un examen approfondi de sa politique monétaire actuellement ultra-accommodante, augurant de futurs changements majeurs sous la houlette de son nouveau gouverneur Kazuo Ueda, mais probablement pas de sitôt car l'analyse prendra entre 12 et 18 mois.

Sur le marché des emprunts d'Etat, les taux baissent, signe de l'aversion au risque des investisseurs.

Pas d'extra pour Amazon

Amazon a signé, comme ses grands concurrents, un premier trimestre supérieur aux attentes, qui confirme le redressement de la trajectoire du groupe.

Après avoir initialement salué la publication dans les premiers échanges électroniques postérieurs à la clôture, Wall Street a finalement corrigé le tir. Dans les échanges électroniques d'avant-Bourse, le titre cédait 1,27% après avoir gagné plus de 10%.

Les dépôts, point noir des banques

La banque britannique Natwest a annoncé un bénéfice en hausse grâce aux taux d'intérêt mais l'action chutait de 4,85% à cause de la déception sur les dépôts, en pleine crise du coût de la vie au Royaume-Uni.

La tendance se répercutait sur toutes les banques européennes. Banco Sabadell dévissait de 7,36%, Banco BPM de 4,42%, Santander de 3,84% et Commerzbank de 4,06%.

A l'inverse, la première banque allemande Deutsche Bank a annoncé vendredi l'achat du courtier britannique Numis pour 410 millions de livres (463 millions d'euros) et progressait de 0,36%.

Le yen au plus bas depuis 9 ans face à l'euro

Le yen piquait du nez vendredi face au dollar et atteignait un plus bas depuis neuf ans face à l'euro, pénalisé par la continuité de la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque du Japon.

Vers 10H40 GMT, la devise japonaise cédait 1,5% à 136,00 yens pour un dollar, un plus bas en un mois et demi.

Face à l'euro, qui a le vent en poupe récemment, elle perdait 1,09% à 149,38 yens après avoir flanché à 149,51 yens, un niveau plus vu depuis décembre 2014.

Le bitcoin reculait de 1,02% à 29'330 dollars.

Le prix du pétrole tentait de rebondir après être tombé pendant la semaine en dessous du niveau qui avait justifié des coupes dans la production d'importants pays exportateurs en avril.

Le baril de Brent de mer du Nord prenait 0,79% à 78,99 dollars et celui du WTI américain 0,36% à 75,03 dollars vers 10H30 GMT.

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