Paris (awp/afp) - Les Bourses occidentales décrochaient après la publication des chiffres de l'inflation aux États-Unis, qui s'est de nouveau accélérée sur un mois, loin de l'espoir d'un ralentissement qui aurait ouvert la porte à une politique monétaire moins sévère.

En nette hausse avant l'indicateur CPI sur la hausse des prix aux États-Unis, les indices européens reculaient nettement: Paris reculait de 1,39%, Francfort de 0,91%, Milan de 0,70% et Londres de 1,34%, vers 13H00 GMT. A Zurich, le SMI cédait 1,7% et avait inscrit un nouveau plus bas de l'année.

La tendance était la même aux États-Unis, ou le Nasdaq à coloration technologique pourrait ouvrir en baisse de 3% selon les contrats à terme.

L'inflation aux États-Unis a certes reculé sur un an en septembre par rapport à août, passant de 8,3% à 8,1%. Mais cette baisse, inférieure aux attentes des analystes, cachent aussi une accélération de la hausse des prix sur un mois.

Pire encore, l'inflation sous-jacente, qui exclut les prix des matières premières et de l'alimentation, plus volatils, a été nettement au-dessus des attentes. Atteignant 0,6% sur un mois contre 0,4% anticipé, l'indicateur fait penser aux investisseurs que l'inflation est de plus en plus ancrée dans l'économie américaine.

"Les prix à la consommation conditionneront la future trajectoire de taux et l'ampleur des hausses que décidera la Réserve fédérale américaine", rappelait avant la publication de l'indicateur Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Les investisseurs peuvent réviser à la hausse leur attentes concernant les prochains relèvements du principal taux directeur de la Fed, après trois vigoureuses hausses consécutives de 75 points de base.

En conséquence, les taux sur le marché obligataire, orientés nettement à la baisse un peu avant, bondissait: le 10 ans américain s'envolait au-dessus des 4% (4,04%), celui de la France frôlait les 3%, proches des plus haut de l'année.

L'euro décrochait aussi de 0,39% face au dollar à 0,9664 dollar vers 13H00 GMT, gonflé depuis le début de l'année par la politique vigoureuse de la Fed, plus précoce que la Banque centrale européenne.

La livre résistait (+0,97% à 1,1208 dollars), portée par une information de Bloomberg selon laquelle le gouvernement britannique envisagerait de revenir sur son plan budgétaire controversé.

Le secteur aérien défie la gravité de l'inflation ___

Les projections meilleures qu'attendu de la compagnie aérienne Delta Airline pour la fin de l'année ont ravi les marchés, et son action s'échangeait encore en hausse de 1% dans les contrats à termes.

Les résultats d'Easyjet (+0,63%) ou du groupe aérien britannique IAG (+5,24%), maison mère des compagnies British Airways et Iberia, ont aussi été bien accueillis.

Airbus (+1,23%), MTU Aero Engines (+1,50%), Safran (+1,80%), Air France-KLM (+4,55%), Lufthansa (+2,47%) ou Ryanair (+5,25%) divisaient leur progression par deux par rapport au milieu de séance, mais restait encore largement dans le vert.

Le pétrole encore en baisse ___

Le pétrole, stable avant l'annonce, décrochait aussi, une politique plus agressive de la Fed faisant peser une menace sur l'activité économique.

Vers 12H50 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre perdait 1,30% à 91,21 dollars, et celui de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en novembre cédait 1,73% à 85,75 dollars.

afp/rp