New York (awp/afp) - Les réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis ont légèrement diminué la semaine dernière, selon les chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), bien moins qu'attendu par le marché, tandis que la demande d'hydrocarbures a nettement reculé.

Durant la semaine achevée le 3 décembre, les stocks de brut ont baissé de 200.000 barils pour s'établir à 432,9 millions de barils, alors que les analystes tablaient sur un repli de 1,521 million de barils sur la période.

Vers 16H20 GMT, les cours de l'or noir ont assez peu réagi à cette publication. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février était quasiment à l'équilibre (-0,03%) à 75,28 dollars, tandis que le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de janvier cédait 0,27% à 71,85 dollars.

Les réserves commerciales sont actuellement inférieures de 7% à la moyenne des cinq dernières années à la même période.

Durant la semaine passée, les réserves stratégiques ont encore diminué sensiblement, de 1,7 million de barils, à 600,9 millions.

De ce fait, si le rapport aurait pu être favorable à une hausse des cours du fait d'une baisse moindre que prévu des réserves commerciales, "il ne l'est pas tant que ça" si l'on prend en compte le recul marqué des stocks stratégiques, a réagi John Kilduff, de la firme de conseil en investissement Again Capital.

Le président américain Joe Biden a annoncé, fin novembre, qu'il allait puiser quelque 50 millions de barils dans ces réserves pour soulager les cours.

Durant la semaine achevée le 3 décembre, la production américaine a encore augmenté, pour atteindre 11,7 millions de barils par jour (mb/j), au plus haut depuis début mai 2020, et le taux d'utilisation des raffineries a encore grimpé lui aussi, à 89,8% contre 88,8% une semaine plus tôt.

Mais dans le même temps, la consommation d'hydrocarbures a sensiblement diminué, à 19,83 mb/j, contre 20,22 la semaine précédente.

Les stocks d'essence ont bondi de 3,9 millions de barils, soit bien plus que les 2 millions anticipés par les analystes.

Dans l'ensemble, "c'est un rapport assez mauvais pour les cours", a résumé John Kilduff, du fait de la baisse de la demande, en particulier de kérosène et de diesel, tandis que la consommation d'essence est restée "molle".

"On voit clairement le consommateur réagir aux prix élevés à la pompe", estime l'analyste, alors que la période correspond traditionnellement à une augmentation des distances parcourues avec le jour férié de Thanksgiving fin novembre et les fêtes de fin d'année.

S'il a légèrement baissé ces dernières semaines, le prix de l'essence demeure, en moyenne, supérieur de 55% à son niveau de l'an dernier à la même époque.

afp/rp