Genève (awp) - Alpiq est parvenu à signer un bénéfice net de 110 millions de francs suisses en 2020, après avoir accusé une perte de 268 millions un an auparavant, les trois divisions du groupe ayant contribué à cette embellie. Mais le groupe reste endetté et anticipe pour cette année un résultat d'exploitation en repli. Un dividende de 1,40 franc par action sera proposé aux investisseurs.

Le chiffre d'affaires de l'énergéticien a diminué de 5% à 3,9 milliards de francs suisses, tandis que le résultat d'exploitation (Ebit) est repassé dans le noir à 213 millions de francs suisses (-233 millions en 2019) selon la norme comptable IFRS, a annoncé le groupe jeudi.

L'endettement net d'Alpiq s'est creusé à 249 millions de francs suisses, contre 206 millions de francs suisses en 2019.

Dans son communiqué, Alpiq explique que la centrale de pompage-turbinage de Nant de Drance, en Suisse romande, qu'il contrôle à hauteur de 39%, sera mise en service vers la fin 2021.

Alpiq a rappelé avoir signé une convention avec sept communes valaisannes pour renouveler les concessions de la centrale hydroélectrique de Salanfe dès 2033. Enfin, en Suisse alémanique, Alpiq a pu prolonger la concession de la centrale hydroélectrique de Gösgen de 70 ans, soit jusqu'en 2089.

"Pour la première fois depuis 2015 un dividende sera versé aux actionnaires, soit 1,40 franc par action", s'est réjoui Thomas Bucher, le responsable financier, lors d'une conférence de presse virtuelle.

Vibrant appel à Berne

Commentant l'évolution potentielle de la marche des affaires, la direction générale estime que les prix de l'électricité et du CO2 couverts sur les marchés de gros déploieront un impact positif sur le résultat de l'exercice en cours. Mais la révision de la centrale nucléaire de Leibstadt pèsera sur 2021. A cela il faut ajouter qu'il n'y aura pas les effets uniques positifs de 2020 et que les répercussions de la crise pandémique sont encore difficiles à évaluer.

Par ailleurs, l'absence d'un accord sur l'électricité de la Suisse avec l'UE est vue comme un sérieux problème. Jens Alder, l'administrateur-délégué de l'énergéticien, a lancé un vibrant appel aux autorités fédérales à le mettre en priorité dans son agenda politique, lors de conférence de presse

"La force hydraulique représente un excellent complément à l'éolien et au solaire. Elle joue donc un rôle majeur en Europe, mais le fait qu'il n'y ait pas d'accord sur l'hydroélectricité avec l'UE, ce n'est pas bien. Pour des raisons politiques, les risques sont toujours plus grands", a déploré M. Alder.

D'autant plus qu'à l'avenir "la croissance des affaires est en Europe", a ajouté l'administrateur délégué. "Pour diversifier les risques, nous devons produire en euros et vendre en euros, car produire en francs suisses et écouler en euros comporte de grands risques, notamment en termes de volatilité".

Interrogée à ce sujet par AWP, la direction générale d'Alpiq s'est refusée à livrer des objectifs chiffrés en la matière.

Thomas Bucher, qui est aussi membre de la direction générale, a décidé de quitter le groupe après six ans de fonction. Le conseil d'administration a démarré le processus de recherche d'un successeur. Quant à Antje Kanngiesser elle prendra ses nouvelles fonctions de directrice générale le 1er mars.

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