SEOUL, 31 décembre (Reuters) - La justice sud-coréenne a officiellement émis samedi un mandat d'arrêt contre le président de la caisse nationale de retraite (NPS), Moon Hyung-pyo, dans le cadre de l'affaire de trafic d'influence qui a conduit le parlement à se prononcer pour la destitution de la présidente Park Geun-hye.

Le procureur spécial qui enquête sur cette affaire accuse Moon Hyung-pyo, qui avait déjà été placé en détention provisoire, d'abus de pouvoir et de parjure.

Le parquet a déclaré jeudi que Moon, qui est à la tête du troisième plus important fonds de pension au monde, avait avoué avoir fait pression sur ses services pour qu'ils approuvent la fusion l'an dernier, alors qu'il était encore ministère de la Santé et des Affaires sociales, de deux entités du groupe Samsung.

Le NPS, qui gérait un fonds de 545.000 milliards de wons (429,3 milliards d'euros) à la fin septembre et est un important actionnaire des deux entités de Samsung en question, a voté en faveur de leur fusion sans consulter une commission externe qui, parfois, le conseille lors de votes délicats.

La fusion des deux entités, Cheil industries Inc et Samsung C&T Corp, s'est retrouvée au coeur de l'enquête sur le scandale qui a conduit le parlement à se prononcer en décembre pour la destitution de Park Geun-hye.

Certains investisseurs ont critiqué la fusion, estimant qu'elle renforçait le contrôle de la famille fondatrice du groupe Samsung, le plus important "chaebol" (conglomérat) de Corée du Sud, aux dépens des autres actionnaires.

Le procureur spécial chargé de l'enquête cherche à déterminer si le soutien de Samsung à des fondations appuyées par une proche amie de Park, Choi Soon-sil, qui est au coeur de l'affaire de trafic d'influence, pourrait avoir partie liée avec le soutien du NPS à la fusion.

Park, qui a 64 ans, est accusée d'avoir, en collusion avec Choi, pressé de grandes entreprises d'effectuer des versements à des fondations à but non lucratif qui soutiennent les initiatives de la présidente.

La Cour constitutionnelle dispose de 180 jours, à partir de la date du vote du parlement le 9 décembre, pour dire si elle maintient ou invalide la destitution de la présidente Park. (Jack Kim; Eric Faye pour le service français)