De Facebook à Apple, de Ford à Microsoft, beaucoup de grands groupes ont dénoncé la décision du président américain, tandis que les groupes gaziers et pétroliers, qui ont le plus à gagner de l'abandon du traité, se sont distingués par leur silence.

Le PDG du fabricant de voitures électriques Tesla, Elon Musk, et celui de Walt Disney, Robert Iger, ont manifesté leur désaccord en démissionnant du conseil présidentiel au sein duquel ils siégeaient jusqu'à présent.

Jeff Immelt, le directeur général de General Electric, a dit sa "déception" sur Twitter: "Le changement climatique est une réalité. L'industrie doit prendre le pas et ne pas dépendre du gouvernement."

Lloyd Blankfein, directeur général de la banque d'affaires Goldman Sachs, a dénoncé pour sa part "un recul pour l'environnement et pour la position de leadership des Etats-Unis dans le monde".

Tim Cook, le PDG d'Apple, a regretté une décision "mauvaise pour notre planète". "Apple est engagé dans la lutte contre le changement climatique et ne faiblira pas", a-t-il dit sur Twitter.

Mark Zuckerberg a écrit sur Facebook, qu'il dirige, une décision "mauvaise pour l'environnement, mauvaise pour l'économie, qui met en danger l'avenir de nos enfants".

Le président de l'Association mondiale du charbon (WCA), Benjamin Sporton, a confié à Reuters des sentiments mitigés quant à l'annonce de Trump et s'est dit impatient de voir une politique américaine octroyant une place au charbon dans le mix énergétique mondial.

"Ce dont nous avons vraiment besoin, si le président veut à nouveau rentrer dans l'accord, c'est qu'il le change pour reconnaître le rôle de toutes les sources d'énergie, y compris le charbon", a déclaré Sporton, ajoutant que son lobby avait fait valoir au président les avantages d'un maintien dans l'Accord de Paris.

Seul Peabody, premier producteur américain de charbon coté en Bourse, a déclaré mercredi soutenir une sortie de l'accord, jugé "défectueux sur un certain nombre de points".

DES COMPAGNIES PÉTROLIÈRES PRO-PARIS

L'American Petroleum Institute (API), qui regroupe les grandes compagnies pétrolières et gazières du pays, a dit dans un communiqué n'avoir jamais pris position officiellement sur l'accord.

Un certain nombre de compagnies de l'API, dont Exxon Mobil et ConocoPhillips, avaient affiché leur soutien à l'accord.

"Pour nous, (...) il faut un cadre tel que celui-ci pour faire face aux risques du changement climatique", a dit mercredi le directeur général d'Exxon Mobil, Darren Woods, en marge de l'assemblée générale du groupe.

D'autres groupes ont exprimé un soutien prudent au projet de Trump et estimé qu'il permettrait de régler certains problèmes du texte, même si l'Union européenne, ainsi que l'Allemagne, la France et l'Italie dans une déclaration commune, ont déjà exclu toute renégociation du traité signé en décembre 2015.

"Les industriels soutiennent l'esprit de l'Accord de Paris et les efforts pour répondre au changement climatique par le biais d'un accord international juste. Mais comme l'a reconnu le président, certains éléments de l'accord n'étaient pas équitables pour les industriels américains", a déclaré Ross Eisenberg, de la Fédération nationale de l'Industrie (National Association of Manufacturers).

Pendant la campagne présidentielle, Donald Trump, qui doute de la responsabilité humaine dans le changement climatique, a promis de retirer les Etats-Unis d'un accord qui aurait selon lui détruit des emplois, freiné la croissance et coûté plus de mille milliards de dollars sans fournir de bénéfice tangible.

(Julie Carriat et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

par Emily Flitter et Valerie Volcovici