Londres (awp/afp) - L'inflation a ralenti plus qu'attendu au mois d'octobre au Royaume-Uni, tombant à 1,5%, son plus bas niveau depuis trois ans, à cause de limites réglementaires aux prix de l'énergie, a annoncé mercredi le Bureau national des statistiques (ONS).

Les analystes tablaient globalement sur un indice des prix à la consommation à 1,6%, et au mois de septembre, cet indicateur atteignait 1,7%.

"Le principal facteur baissier (des prix) est venu de l'électricité, du gaz et autres combustibles en raison de changements (dans les réglementations imposant) des limites aux prix de l'énergie", explique l'ONS.

Les meubles et équipements pour la maison ont contribué au repli, entre autres.

Howard Archer, économiste du cabinet EY Item Club, remarque que ce sont de "plutôt bonnes nouvelles pour le pouvoir d'achat des consommateurs".

"Ce recul plus important que prévu (...) pourrait entraîner plus d'appels pour que la Banque d'Angleterre baisse ses taux, l'indice des prix à la consommation étant tombé au plus bas depuis (novembre) 2016", remarque David Cheetham, analyste du courtier XTB.

Les analystes de Pantheon Macro doutent toutefois que l'institut monétaire britannique - qui vise une inflation un peu en-dessus de 2% - agissent rapidement car hors énergie, l'inflation sous-jacente des services reste soutenue.

Plusieurs analystes relèvent comme facteur haussier pour les prix le rythme rapide de progression des salaires (3,6% au troisième trimestre) même si ce dernier ralentit comparé au trimestre précédent.

Alors que la campagne pour les élections législatives bat son plein et que les principaux partis ont promis un déluge de dépenses pour soutenir l'économie fragilisée par trois ans de brouillard autour du Brexit, Howard Archer anticipe que "si le Royaume-Uni quitte l'Union européenne sans accord, nous prévoyons que l'inflation pourrait rebondir nettement et comprimer le pouvoir d'achat".

Une sortie brutale de l'UE - pour l'instant prévue au 31 janvier après plusieurs reports de la date prévue, plomberait la livre -, ce qui augmenterait en retour les coûts des produits importés.

Le gouvernement conservateur, dont le parti est en tête des sondages pour les élections législatives, a toutefois "indiqué qu'il tenterait d'amenuiser l'inflation avec des réductions des droits de douane pour la plupart des biens importés", rappelle M. Archer.

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