Zurich (awp) - Touché par le ralentissement conjoncturel, en particulier dans l'industrie automobile, des effets de change défavorables et la cession de fonderies en Allemagne et en Autriche, Georg Fischer a vu sa performance chuter l'an dernier. Alors que groupe industriel schaffhousois a vu ses revenus et ses commandes s'effondrer, le bénéfice net a dégringolé de 38,4% à 173 millions de francs suisses.

Le chiffre d'affaires s'est inscrit à 3,72 milliards de francs suisses, 18,6% de moins qu'en 2018, indique mercredi l'entreprise. Le tassement reflète pour bonne part la cession annoncée à fin 2018 des fonderies allemandes de Singen et Mettman, lesquelles contribuaient aux ventes à hauteur de 620 millions. Les effets de change ont quant à eux amputé les revenus de 88 millions.

En termes organiques, soit hors impact des effets de change et de changements intervenus dans le périmètre de consolidation, les ventes se sont tassées de 4,1%, alors qu'elles avaient crû de 6,5% douze mois auparavant. Les incertitudes liées aux conditions géopolitiques se sont accentuées au 2e semestre, alors que les changements structurels en cours dans l'industrie automobile ont pesé, en particulier sur les affaires de la division GF Casting Solutions, laquelle produit des composants en alliage de métaux.

Restructuration des fonderies

GF Casting Solutions a particulièrement pâti de l'évolution de l'industrie automobile, évoluant de surcroit dans des marchés difficiles en Europe. Son chiffre d'affaires, ajusté des cessions de plusieurs fonderies en Allemagne et en Autriche a subi une chute organique de 9,7% à 949 millions de francs suisses, affecté principalement par le recul de la production automobile en Allemagne et en Chine.

La cession du site autrichien de Hezogenburg, ainsi que le transfert de certaines activités de la fonderie allemand de Werdohl ont pesé à hauteur de 46 millions de francs suisses sur le résultat de GF Casting Solutions. S'y sont ajoutées des investissements de 16 millions en vue d'accroître la production de composants en alliages légers de l'usine américaine de Linmar, face à l'entrée de plusieurs grosses commandes.

La division des machines-outils, GF Machining Solution, a aussi dû faire face à des vents contraires. Ses revenus se sont contractés en termes organiques de 7,5% à 972 millions de francs suisses. Alors que la demande a stagné au bas niveau déjà observé en 2018 en Chine, celle des clients américains et européens, en particulier en Allemagne, a diminué durant le second semestre.

Principale unité du groupe, GF Piping Systems, active elle dans la production de systèmes de tuyauterie, a connu une évolution plus favorable. Les ventes ont progressé de 1,3% à 1,8 milliard de francs suisses. La marge opérationnelle du segment s'est maintenu à près de 12%.

Dividende inchangé

Côté rentabilité, le résultat d'exploitation avant intérêt et impôts (Ebit) s'est contracté de 38,5% à 235 millions de francs suisses. La marge correspondante, ajustée des charges uniques liées à la restructuration des fonderies, s'est réduite à 7,6%, contre 8,4% en 2018.

En dépit du repli généralisé, le conseil d'administration du groupe proposera à l'assemblée générale de verser un dividende inchangé de 25 francs suisses par action au titre de l'exercice 2019. Georg Fischer justifie le versement du fait de son positionnement favorable sur le marché et de sa focalisation sur des activités moins cycliques, laquelle offre au groupe une capacité de résistance accrue face aux soubresauts de la conjoncture.

La performance d'ensemble s'est révélée plus ou moins conforme aux attentes des analystes sondés par AWP. Ces derniers tablaient en moyenne sur un résultat net de 168 millions de francs suisses, un Ebit de 251 millions, un chiffre d'affaires de 3,72 milliards et des commandes de 3,69 milliards.

A la Bourse suisse, le titre Georg Fischer suivait la tendance générale, se repliant vers 09h30 de 0,72% à 861,75 francs suisses. L'indice élargi SPI lâchait de son côté 0,88%.

Evoquant l'exercice en cours Georg Fischer note vouloir poursuivre le repositionnement de GF Casting Solutions, l'objectif étant de réduire la dépendance à l'industrie automobile. Cette transformation devrait s'achever l'an prochain. "Exercice de transition, 2020 doit poser les fondations de nouveau cycle stratégique 20225 de Georg Fischer", note le groupe.

Eu égard aux incertitudes pesant sur l'évolution de la conjoncture, notamment en raison du nouveau coronavirus, le groupe de Schaffhouse veut se concentrer sur l'innovation et les améliorations opérationnelles. L'objectif consiste à renouer avec l'objectif d'une marge Ebit entre 9 et 10% (contre 7,6% l'an dernier) notamment.

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