Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de plus de 3,5%.

À Paris, le CAC 40 gagne 3,29% à 4.291,38 points vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax prend 4,37% et à Londres, le FTSE s'octroie 1,98%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 2,65%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 3,65% et le Stoxx 600 de 2,7%.

En Asie, l'indice Nikkei de Tokyo a terminé la séance sur un bond de plus de 4% et la Bourse de Hong Kong (+2,2%) a inscrit sa meilleure clôture depuis trois semaines.

Les investisseurs retrouvent le goût pour les actifs risqués grâce aux signes d'amélioration de la situation sanitaire, qui suggèrent que les mesures de confinement prises à peu partout dans le monde permettent de limiter la propagation du Covid-19.

L'Italie et l'Espagne, les deux pays européens les plus touché par la pandémie, ont signalé un ralentissement du nombre de décès dus au coronavirus. En Allemagne, le nombre de nouvelles contaminations a baissé pour la quatrième journée consécutive et en France, le nombre de morts en milieu hospitalier a reculé entre samedi et dimanche. Dans l'Etat de New York, épicentre de l'épidémie américaine de Covid-19, le nombre de nouveaux décès a diminué dimanche pour la première fois en une semaine tout en restant à un niveau extrêmement élevé.

Si un certain soulagement permet pour l'instant aux marchés de rebondir, l'incertitude de la situation, aussi bien sanitaire qu'économique, incitent les économistes à rester sur leurs gardes.

"Au cours des prochaines semaines, les premières publications trimestrielles devraient permettre d'avoir une idée plus précise des impacts déjà visibles, mais surtout de ceux à venir. En Europe, les investisseurs resteront également très attentifs aux développement politiques qui pourraient à nouveau questionner la pérennité de la construction européenne", a déclaré Gilles Guibout, responsable des actions européennes chez AXA IM.

"Seul point à peu près acquis, la baisse des marchés de près de 25% ne constitue pas une contraction du multiple de valorisation mais plutôt le reflet de ce que pourrait être la baisse des résultats des entreprises pour l?année en cours."

VALEURS EN EUROPE

Tous les grands secteurs de la cote européenne évoluent dans le vert, et particulièrement ceux qui ont le plus souffert ces dernières semaines comme le transport et le tourisme, qui prend 7,3% ou encore l'automobile (+6,39%).

L'indice du pétrole et du gaz (+0,03%) est cependant affaibli par la baisse des cours. Total (-0,15%) est la seule valeur du CAC 40 dans le rouge.

La plus forte hausse de l'indice parisien est pour Renault, qui bondit de 11,61% après des déclarations rassurantes des dirigeants de l'alliance Renault-Nissan au Wall Street Journal sur la capacité du constructeur à surmonter la crise provoquée par l'épidémie de coronavirus.

PSA prend pour sa part 7,53% après avoir annoncé une nouvelle ligne de crédit syndiquée de trois milliards d'euros. A Londres, le groupe aéronautique Rolls Royce, qui a lui aussi rassuré sur sa trésorerie, bondit de 17,61%.

Dans le secteur bancaire, dont l'indice Stoxx s'adjuge 5,14%, Natixis regagne 14,96% après avoir chuté de près de 50% la semaine dernière.

TAUX

Le mouvement haussier des Bourses s'accompagne d'une remontée des rendements des emprunts d'Etat. Le rendement du 10 ans allemand reprend deux points de base à -0,425% tandis que celui des Treasuries de même échéance grimpe de six point à 0,6493% après trois séances de baisse qui l'ont ramené vendredi à 0,568%, au plus bas depuis le 10 mars.

CHANGES

Le dollar est quasiment stable face à un panier de devises de référence mais il gagne 0,47% face au yen, qui souffre à la perspective de l'instauration de l'état d'urgence dans plusieurs régions japonaises face à la progression du virus.

La livre repart à la hausse face au dollar et à l'euro, les cambistes étant rassurés par des nouvelles positives sur l'état de santé du Premier ministre britannique Boris Johnson, qui reste toutefois hospitalisé.

L'euro évolue en légère baisse, autour de 1,08.

PÉTROLE

Les cours du brut sont orientés à la baisse après le report à jeudi d'une réunion de l'Opep et ses alliés susceptible de déboucher sur une réduction sans précédent de l'offre mondiale afin de soutenir le marché.

D'après le président du Fonds souverain russe, la Russie et l'Arabie saoudite, qui se livrent depuis plusieurs semaines une guerre des prix, sont "très, très proches" d'un accord.

Le Brent perd 2,67% à 33,2 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 3,07% à 27,47 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)