Son président du directoire, Carsten Spohr, a précisé qu'au chapitre des coûts, il faudrait ajouter 170 millions d'euros pour l'achèvement de la restructuration de la filiale low cost Eurowings. En conséquence, le groupe augmentera moins que ses concurrents le nombre de ses vols cet hiver.

A la Bourse de Francfort, le titre Lufthansa dégringolait de plus de 8% en milieu de journée, après avoir perdu quelque 40% de sa valeur depuis début janvier. Dans son sillage, Air France-KLM, qui publiera ses chiffres trimestriels mercredi matin, cédait 1,4% à Paris.

Pour les trois mois à fin septembre, le transporteur aérien a annoncé un résultat opérationnel (Ebit) de 1,354 milliard d'euros sur un chiffre d'affaires de 9,959 milliards, alors que les analystes attendaient respectivement 1,41 milliard et 10,10 milliards.

Lufthansa a néanmoins réaffirmé qu'il ne s'attendait qu'à une "légère" baisse de l'Ebit sur l'année après le niveau record atteint en 2017 à 2,97 milliards d'euros.

La compagnie a fait état d'une baisse de 1,3% de son revenu unitaire et de coûts unitaires stables au troisième trimestre.

"Une légère baisse des résultats du T3 pourrait être excusée mais les investisseurs devraient porter leur attention sur la tendance à la détérioration du revenu unitaire et sur les coûts unitaires", commentaient les analystes Liberum avant l'ouverture du marché boursier.

Lufthansa a déclaré qu'il pensait augmenter ses capacités de 8% cet hiver, alors que ses concurrents anticipent une augmentation de 10%, et de 3,8% pour la saison d'été 2019.

Air France-KLM a annoncé mi-octobre qu'il augmenterait son offre de 2,5% pour cette saison d'hiver 2018-2019.

Pour l'an prochain, Lufthansa a dit tabler sur une augmentation de ses capacités nettement inférieure aux 8% attendus en 2018, exercice pour lequel il aura bénéficié de reports de vols d'Airberlin, qui a fait faillite l'an dernier.

Lufthansa, qui avait déjà fait savoir cet été qu'il augmenterait ses tarifs au second semestre, a également dit prévoir une augmentation de ses tarifs l'an prochain pour répercuter la hausse des prix du kérosène, liée à la forte remontée des cours du brut.

La compagnie chiffre à 900 millions d'euros son surcoût lié au kérosène en 2019, après une augmentation de 850 millions cette année. En ce qui concerne les dédommagements pour retards ou annulations de vols, le transporteur a payé jusqu'ici 350 millions d'euros cette année.

(Arno Schuetze, Dominique Rodriguez pour le service français)