Diplômé de HEC et de l'Institut d'études politiques de Paris, le dirigeant de 60 ans a rejoint l'inspection générale des finances à sa sortie de l'ENA, en 1985, avant diverses expériences dans la banque et le conseil en stratégie.

Directeur du développement international de la société d'assurance-crédit française Euler de 1994 à 1997, Philippe Capron occupe le poste de PDG d'Euler-SFAC de 1998 à 2000 puis rejoint le groupe sidérurgique français Usinor comme directeur des services financiers.

Avec la fusion qui donne naissance à Arcelor, il devient en 2002 le vice-président exécutif du groupe, chargé de la division aciers pour emballage puis des activités de distribution et de trading internationales, avant d'en prendre la direction financière en 2006 et d'être nommé au même poste chez Vivendi, en 2007, pour près de sept ans.

Philippe Capron a été recruté par Veolia en 2014 pour faire travailler en bonne entente la direction financière et les responsables opérationnels du n°1 mondial du traitement de l'eau et des déchets, qui entretenaient historiquement des relations difficiles.

"Il a remarquablement relevé le défi parce qu'il a une inclinaison très opérationnelle et parce qu'il s'intéresse donc aux 'businesses'. Quand il rencontre les patrons des pays, c'est aussi pour leur parler des métiers, et pas seulement leur demander leurs chiffres", selon un proche du groupe.

"Ça a créé une dynamique qui n'existait pas auparavant, lorsque la direction financière était trop financière."

De même source, parmi les candidats à la direction financière de Veolia, le PDG du groupe Antoine Frérot a jugé Philippe Capron comme "le plus intelligent, le plus intéressant et le plus mobile dans sa tête". "Il a apprécié ses talents de 'dealmaker' - il est très créatif sur le plan financier – mais aussi sa capacité à s'intéresser aux métiers."

Philippe Capron, marié et père d'un enfant en bas âge, est décrit comme quelqu'un de "très cultivé", "jamais avare d'un bon mot" et avec un solide "sens de l''Etat".

"Il n'est pas rigide, c'est quelqu'un avec qui on gagne des choses dans la discussion, de très lucide, qui fait aussi preuve de beaucoup d'humour."

Le dirigeant, dont le remplacement chez Veolia a d'ores et déjà été anticipé, pourrait être nommé chez Air France-KLM d'ici à la mi-juillet.

Reste que son profil ne correspond pas à celui espéré par Bruno Le Maire, le ministre des l'Économie et des Finances, qui souhaitait un spécialiste du transport aérien pour diriger la compagnie.

(Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Accor, Air France-KLM, Veolia Environnement, Vivendi