Paris (awp/afp) - La CGT a exprimé mercredi son opposition à l'offre publique d'achat (OPA) amicale du fonds d'investissement américain Searchlight sur l'équipementier aéronautique Latécoère, demandant aux pouvoirs publics de trouver une alternative.

"Nous affirmons que Searchlight n'est aucunement en mesure d'apporter à Latécoère ce dont Latécoère a besoin", écrit la CGT dans un communiqué intitulé "Searchlight et son OPA: c'est non!"

"Soit parce que Searchlight n'en a pas le pouvoir soit parce que cela exigerait de Searchlight d'agir à rebours de ses intérêts et de ses pratiques", poursuit-elle après avoir rappelé que le fonds est enregistré aux îles Caïmans. "Searchlight veut gagner le plus d'argent possible le plus vite possible; Latécoère a besoin d'autre chose", ajoute-t-elle.

La CGT interpelle donc "l'État et le ministre de l'Economie, le conseil régional d'Occitanie et sa présidente pour qu'ils interviennent dans le dossier Latécoère en vue de trouver une alternative".

Pour elle, toute solution devra notamment "sauvegarder les effectifs, les savoir-faire, l'outil de production et le statut", "impliquer Airbus", l'un de ses clients, et exclure tout recours aux marchés financiers.

Searchlight avait annoncé fin juin une offre publique d'achat (OPA) amicale sur Latécoère, avec une prime de 34% sur le cours de Bourse, après avoir acquis en avril 26% du capital auprès de trois autres fonds au même prix que l'OPA.

La société, fondée en 1917, a subi une perte nette de 5,9 millions d'euros au premier semestre, contre un bénéfice net de 2,8 millions l'an passé. Mais elle a gagné de nouveaux contrats, notamment un appel d'offres pour la production du système de câblage électrique du cockpit du futur hélicoptère H160 d'Airbus, qui équipera notamment l'armée française, et un autre pour la fabrication de la porte à bagages du futur Falcon 6X de Dassault.

afp/rp