L'indice Dow Jones a cédé 7,66 points, soit 0,03%, à 25.326,16, loin toutefois de son plus bas du jour à 25.120 points.

Le S&P-500, plus large, a gagné 13,86 points ou 0,49% à 2.827,22 et le Nasdaq Composite s'est adjugé 95,40 points (1,24%) à 7.802,69, repassant le cap des 7.800 points grâce à Apple qui a pris 2,92%.

Le fabricant de l'iPhone a fini à 207,39 dollars après avoir atteint en séance un nouveau record à 208,38 dollars, qui porte ses gains à 9% depuis la publication mardi de résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

Dans son sillage, l'indice S&P-500 des valeurs technologiques a gagné 1,37%.

"Mille milliards de dollars, c'est environ 5% de l'économie américaine. Mais son ratio cours/bénéfice rapporté au marché est moindre, c'est donc qu'il conserve un bon potentiel de croissance", note Bucky Hellwig, vice-président de BB&T Wealth Management à Birmingham (Alabama).

La hausse des technologiques, où l'on a aussi remarqué un gain de 2,75% de Facebook, a fait passer au second plan les inquiétudes sur les tensions commerciales qui restent toutefois encore vives alors que la Chine a accusé l'administration Trump de se livrer à du "chantage" en la menaçant de nouvelles barrières douanières.

"Les investisseurs ont moins réagi, non pas par lassitude mais parce que le marché est poussé par la bonne santé de l'économie", ajoute Bucky Hellwig.

Les industrielles ont en revanche abandonné 0,17%, toujours alourdies par le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine même si elles ont fini au-dessus de leurs plus bas. Boeing a ainsi cédé 0,86%, 3M 0,73% et Caterpillar 0,38%.

"Les tarifs (douaniers) ne sont pas suffisants pour faire dérailler l'économie américaine qui tourne à plein régime", commente Cliff Hodge, en charge des investissements chez Cornerstone Wealth à Charlotte (Caroline du Nord). "La question est de savoir si le rally des techs va continuer."

Les financières, en repli de 0,04%, ont aussi fini au-dessus de leurs plus bas de la séance après avoir initialement suivi à la baisse le rendement des Treasuries.

Comme attendu, la Réserve fédérale a observé le statu quo sur sa politique monétaire mercredi, tout en jugeant que l'économie américaine était solide, confortant ainsi les anticipations d'une hausse de taux, la troisième de l'année, lors de sa prochaine réunion des 25-26 septembre.

Quelque 6,66 milliards d'actions ont été échangées jeudi, à comparer à une moyenne de 6,25 milliards de dollars sur les 20 dernières séances.

TESLA REPART DE L'AVANT

Sept des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en hausse, les techs arrivant en tête alors que les matériaux (-0,72%), déprimés par la baisse des cours du cuivre et d'autres métaux, ont fermé la marche.

Egalement en vedette, le constructeur de voitures électriques Tesla a bondi de 16,19% après ses résultats et prévisions qui ont rassuré les investisseurs sur sa situation financière.

Elon Musk, qui a en outre présenté des excuses appuyées aux analystes qu'il avait traités avec mépris trois mois plus tôt, voit ainsi son groupe reprendre à General Motors le titre du premier constructeur automobile américain par la valorisation boursière.

Sur les 380 sociétés du S&P-500 qui ont publié à ce stade leurs résultats du deuxième trimestre, 79,7% ont affiché un bénéfice supérieur aux estimations des analystes, selon Thomson Reuters.

A la baisse, DowDuPont a lâché 2,24%, la plus mauvaise performance du Dow Jones. Le chimiste a publié des résultats supérieurs aux attentes mais il s'attend à ce que la hausse des coûts des matières premières affecte l'ensemble de ses activités pour le restant de l'année.

Plus forte baisse du S&P-500, le site de voyages et d'avis TripAdvisor a chuté de 11,22% à 51,18 dollars après avoir fait état de résultats moins bons que prévu en raison d'une baisse des réservations hors hôtellerie.

Du côté des fusions et acquisitions, Cisco Systems s'est octroyé 1,60% à 42,53 dollars après l'annonce du rachat du spécialiste de la cybersécurité Duo Security pour 2,35 milliards de dollars.

HAUSSE DES EMPRUNTS ET DU DOLLAR, L'OR TRINQUE

La hausse du S&P-500 contraste avec la baisse des marchés européens et asiatiques, où les craintes de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine ont pris le dessus.

L'indice Stoxx en Europe a cédé 0,82% et l'indice MSCI de l'Asie-Pacifique hors Japon 1,77%, avec un recul de 2% pour les valeurs chinoises.

Dans ce contexte, les emprunts d'Etat ont joué un rôle de valeur refuge et leurs rendements, qui évoluent dans le sens opposé des cours, ont cédé du terrain. Celui des Treasuries à 10 ans a fini à 2,99%, juste sous la barre des 3% dépassée de peu la veille.

Le dollar a aussi profité de ces incertitudes pour gagner 0,6% contre l'euro et 0,6% également face à un panier de devises de référence.

Avec la hausse du billet vert, l'or n'a pas profité de son statut de valeur refuge et a au contraire fini sur un plus bas d'un an autour de 1.208 dollars.

Les cours du pétrole, eux, sont repartis à la hausse dans l'anticipation d'une baisse des stocks américains cette semaine.

(Avec Amy Caren Daniel à Bangalore et Sinead Carew à New York, Véronique Tison pour le service français)

par Stephen Culp