Zurich (awp) - Le boulanger industriel Aryzta a continué de percevoir en juillet une amélioration de ses activités et de l'état de ses liquidités, bien que la situation reste difficile en raison de la pandémie de Covid. De nombreuses usines du groupe zurichois opèrent toujours à capacité réduite et la direction s'attend à un redressement en dents de scie.

L'évolution organique des recettes a affiché un recul de 18% en juillet, bien mieux que les replis de 23% en juin, 36% en mai et 49% en avril, indique Aryzta mardi.

Par région géographique, le situation apparaît comme de moins en moins disparate. La baisse organique des revenus a atteint 20% en Europe et dans le reste du monde, alors qu'une contraction de 15% est enregistrée en Amérique du Nord.

Un site de production (trois au 30 avril) est actuellement à l'arrêt en Europe, avec un total de 69 lignes de production opérationnelles sur 83 dans cette zone. En Amérique du Nord, une usine reste fermée et 63 lignes tournent sur 70. Une part de 14% du personnel était au chômage partiel à fin juillet contre 30% trois mois plus tôt.

Le contexte demeure incertain et la direction s'emploie à gérer le plus prudemment les liquidités, selon le communiqué. Celles-ci s'élevaient à 451 millions d'euros à fin juillet, contre 370 millions un mois auparavant. Le boulanger industriel s'attend à terminer l'année avec un "bon" niveau de trésorerie.

Du côté des emprunts, l'échéancier d'Aryzta ne devrait pas constituer un problème, le groupe devant rembourser un montant de 17 millions d'euros en mars prochain.

Le titre décolle à la Bourse

Les investisseurs ont réservé un bon accueil à ces annonces, le titre Aryzta a terminé dur un gain de 9,8% à 0,65 franc, dans un SPI en hausse de 0,67%. Les analystes se sont montrés clairement plus réservés, pointant du doigt les difficultés auxquelles devra faire face le groupe zurichois.

L'évolution organique des recettes est inférieure aux prévisions de Baader Helvea. Cette légère déception est compensée par une trésorerie meilleure qu'attendu. Les chiffres dévoilés mardi ne justifient pas une adaptation des estimations du courtier genevois, qui recommande le titre à l'achat.

L'enjeu est tout autre, à en croire l'analyste Andreas von Arx. Aryzta est engagé dans un concours de beauté qui se tiendra lors de l'assemblée extraordinaire du 16 septembre, image-t-il. Avec ses mises à jour mensuelles, la direction du boulanger industriel tente de séduire les actionnaires qui pourraient céder aux sirènes du fonds activiste Veraison, très critique vis-à-vis de l'équipe en place.

Chez Vontobel, la confiance semble s'émietter au fur et à mesure que les annonces se multiplient. L'analyste Jean-Philippe Bertschy campe sur "reduce", justifiant cette recommandation par l'impact de très longue durée du Covid sur les activités d'Aryzta, notamment sur l'unité Foodservice.

A ces incertitudes, il faut ajouter la pression "massive" exercée par Veraison, ce qui limite les options visant à générer de la valeur. Vendre l'action à un prix attrayant s'avère ainsi difficile.

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