Paris (awp/afp) - Le groupe informatique français Atos a vu ses ventes s'effriter de 2,8% au premier semestre, limitant la casse liée au coronavirus grâce au secteur public et à la défense, mais a quasiment doublé son bénéfice net, a-t-il annoncé lundi.

Le bénéfice net du groupe a atteint 329 millions d'euros (354 millions de francs suisses), contre 180 millions d'euros l'an passé à la même époque (pour les activités poursuivies).

Atos a enregistré notamment une plus-value nette avant impôt de 120 millions d'euros correspondant à la cession en février 2020 d'actions de Worldline, son ex-filiale de services de paiements qui vole désormais de ses propres ailes.

Mais la rentabilité opérationnelle s'est dégradée, avec un taux de marge de 8%, inférieure de 110 points de base à celle observée l'an dernier.

En début de matinée lundi, le titre Atos reculait légèrement à la Bourse de Paris, perdant 0,67% à 74,46 euros vers 09h15.

Le groupe a par ailleurs annoncé lundi le rachat prochain de deux entreprises en France dans deux de ses grands axes de croissance, la décarbonation et la cybersécurité.

Atos va ainsi acquérir EcoAct, une société de conseil en réduction d'empreinte carbone qui compte 150 salariés. Il rachète également au groupe Econocom la société digital.security, une entreprise de près de 29 millions d'euros de chiffre d'affaires et 250 consultants, très active notamment dans la sécurité des objets connectés.

Le chiffre d'affaires d'Atos a augmenté de 6,1% dans le secteur public et la défense (à 1,216 milliards d'euros) au premier semestre, contre un recul de 9,2% pour les industries (à 1,37 milliards), de 5,6% pour les télécommunications et médias et technologies (à 0,836 milliard), et de 4,3% pour les services financiers et assurances (à 1,077 milliard euros).

Le secteur public et la défense ont bénéficié "d'une forte demande" pour les supercalculateurs et gros serveurs Bull/Atos, "principalement en Europe du Nord avec une institution de prévision météorologique et en Europe centrale avec un centre de recherche", a indiqué Atos.

Par géographie, le recul d'Atos a été le plus fort dans la zone Europe du sud, ou le confinement a été le plus strict (-7%) et dans la zone Amérique du nord (-4,8%).

Les zones Europe du Nord et Europe centrale résistent beaucoup mieux, avec des reculs respectivement de -0,6% et -0,1%, tandis que les autres marchés sont restés relativement stables.

Le ratio de prise de commandes sur chiffre d'affaires est jugé solide, à 112%, avec "une nette accélération" au second trimestre à 121%, selon Atos.

Atos a par ailleurs confirmé les prévisions annuelles faites au début de la crise du coronavirus, qui prévoient notamment une baisse du chiffre d'affaires organique entre 2 et 4% et un taux de marge opérationnelle de 9 % à 9,5 % du chiffre d'affaires.

afp/jh