Zurich (awp) - Le négociant et transformateur de cacao en produits dérivés Barry Callebaut offrira à ses actionnaires un dividende enrobé de quatre francs suisses à 24 francs suisses par action au titre de l'exercice 2017/18. Le groupe zurichois est parvenu à concrétiser sinon dépasser les attentes du marché à tous les niveaux.

La multinationale contrôlée majoritairement par Jacobs holding de la famille des fondateurs profite en outre de la présentation mercredi de sa performance décalée pour annoncer des remaniements au sein du conseil d'administration.

Les volumes écoulés entre septembre 2017 et fin août 2018 ont enflé de 6,3% sur un an à plus de deux millions de tonnes, alors que les recettes afférentes ont stagné en monnaies locales (+0,1%) à 6,95 milliards de francs suisses en raison d'une érosion du prix des matières premières que l'entreprise assure répercuter sur ses clients. Ramené en francs suisses, le chiffre d'affaires a gagné 2,1%.

L'excédent d'exploitation (Ebit) n'en a pas moins bondi de 20,4% à 554,0 millions de francs suisses grâce à une palette de produits et de clients favorables. Le bénéfice net s'est envolé de 27,1% à 357,4 millions, a détaillé le groupe dans son rapport annuel.

Appétits rassasiés

Les analystes consultés par AWP anticipaient une progression de 6,0% des volumes et articulaient en moyenne un chiffre d'affaires de 6,89 milliards, un Ebit de 546 millions et un bénéfice net de 357 millions. Le dividende n'était attendu qu'à 22,90 francs suisses.

La zone Europe, Moyen-Orient et Afrique a apporté une contribution aux revenus d'ensemble stable de 3,1 milliards de francs suisses hors effets de changes, tandis que l'excédent d'exploitation s'y est envolé de plus de 10% à 352,0 millions. La région Amériques a enregistré une croissance de 3,3% à 1,70 milliard et l'Ebit y a gagné un bon cinquième à 173,4 millions.

Le géant zurichois revendique une conquête de parts de marché en Asie-Pacifique, avec une progression des volumes plus de trois fois supérieure à celle du gâteau total. Les recettes y ont enflé de 6,6% à 370,0 millions, mais l'Ebit s'y est renforcé de 20,2% à 46,6 millions.

L'unité Global Cocoa, qui chapeaute les ventes à des clients tiers, a généré 1,81 milliard (-3,8%). La rentabilité opérationnelle a gagné près d'un tiers à 84,8 millions.

A l'orée de l'ultime exercice de sa feuille de route à moyen terme, la société s'estime sur la bonne voie pour matérialiser ses ambitions de croissance de 4 à 6%, assortie d'une amélioration plus marquée de sa rentabilité en monnaies locales.

La direction conserve par ailleurs un oeil attentif sur d'éventuelles opportunités d'acquisition, destinées le cas échéant à renforcer l'unité Gourmet et Spécialités.

En termes géographiques, le curseur demeure placé sur les pays émergents et la Chine en particulier, ou de nouveaux partenariats ont été conclus.

La suite au prochain numéro

Alors que sa feuille de route porte encore jusqu'au terme de l'exercice 2018/19, le groupe prévoit par ailleurs de publier de nouveaux objectifs à moyenne échéance d'ici la fin du premier semestre, a ajouté le patron.

Le conseil d'administration assistera en décembre au départ de James Donald, en raison de ses nouvelles responsabilités auprès de Albertsons Companies. Les candidatures de Suja Chandrasekaran, Markus Neuhaus et Angela Wei Dong seront soumises au vote des actionnaires lors de l'assemblée générale du 12 décembre.

Goldman Sachs salue des volumes et une rentabilité quelque peu supérieurs à ses projections, mais note que le marché de la confiserie tend à perdre de la vitesse au niveau mondial. La confirmation des objectifs à moyen terme ne laisse que peu de place à un éventuel relèvement des attentes.

Le ratio combiné du cacao (prix du beurre et de la poudre de cacao par rapport celui des fèves) a certes permis de faire bondir l'excédent d'exploitation de près d'un tiers, mais le flux de trésorerie disponible s'est détérioré d'autant, souligne le géant bancaire américain.

Accueillant une performance honorable, mais largement anticipée, Morgan Stanley conseille aux investisseurs de saisir l'occasion de rapatrier leurs profits.

A la clôture de la Bourse suisse, la nominative Barry Callebaut a gagné 1,4% à 2009,5 francs suisses, dans un indice SPI en hausse de 0,60%.

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