New York (awp/afp) - La banque américaine Citigroup a annoncé lundi de solides résultats au deuxième trimestre grâce à des économies mais a été limitée par un environnement rendu "difficile" par la guerre commerciale pour les traders et les banquiers d'affaires.

Le bénéfice net a augmenté de 6,9% sur un an à 4,8 milliards de dollars, ce qui s'est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 1,95 dollar contre 1,81 dollar attendu en moyenne par les analystes.

La troisième banque américaine en termes d'actifs attribue ce gros profit à une baisse de 2% des dépenses opérationnelles, un taux d'imposition inférieur à celui auquel elle a été taxée il y a un an et également à un gain exceptionnel de 350 millions de dollars issu de l'introduction en Bourse de Tradeweb, une plateforme de courtage électronique dont Citigroup est devenue actionnaire majoritaire il y a peu.

Dans l'ensemble, Citigroup se réjouit d'avoir enregistré une augmentation de son chiffre d'affaires de 1,6% à 18,76 milliards de dollars, principalement grâce à l'activité classique de banque de détail -- prêts aux ménages et PME et dépôts bancaires -- dont les revenus sont ressortis à leur meilleur niveau depuis 2013 (8,51 milliards, +3%).

"Nous sommes dans une bonne dynamique et avons enregistré une croissance solide dans notre banque de détail, plus particulièrement aux Etats-Unis", a souligné le PDG Michael Corbat. "Nous évoluons dans un environnement difficile", a-t-il aussitôt ajouté.

L'action hésite

A Wall Street, le titre Citigroup a alterné entre le rouge et le vert, terminant la séance sur une baisse de 0,08%. Il a gagné plus de 38% depuis le début de l'année.

Le contexte actuel est défavorable aux banques. Le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine a refroidi les entreprises. Elles sont devenues beaucoup plus prudentes et hésitent à investir.

A ceci s'ajoutent des craintes de ralentissement économique mondial, une baisse des commissions perçues par les banquiers conseillant les entreprises, notamment dans les opérations d'introduction en Bourse et de fusions-acquisitions, les difficultés continues du courtage et surtout l'imminente baisse des taux d'intérêt aux Etats-Unis qui pourrait affecter les marges des banques.

"Tous ces facteurs rendent les investisseurs prudents et nerveux et ça crée de la volatilité sur les marchés financiers. Ceci impacte les volumes d'activités de nos clients (entreprises) et par ricochet affecte le courtage", a expliqué Mark Mason, le directeur financier, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

La banque, un des établissements financiers américains les plus exposés aux marchés internationaux, notamment à l'Asie et à l'Amérique latine, a toutefois quelque peu rassuré sur certains fronts.

Les recettes ont augmenté de 4,2% dans la région Asie, et de 3,3% en Amérique latine, qui comprend le Mexique. En Amérique du Nord, la hausse est de 1,4% principalement grâce à une progression de 5% des dépôts des ménages, tandis que les crédits ont progressé de 3%. Les dépenses des détenteurs des cartes bancaires Citi y ont aussi augmenté.

Mais dans la région Europe/Moyen-Orient, le chiffre d'affaires a baissé de 2,7%.

Le courtage et la banque d'investissement souffrent par ailleurs.

Si les revenus générés par la première activité ont augmenté sur le papier de 4% sur un an, c'est principalement grâce à l'acquisition de Tradeweb.

Les recettes du courtage des produits financiers liés aux obligations, devises et matières premières (Fixed Income ou FICC), vache à lait des banques avant la crise financière, ont ainsi reculé de 4%.

"C'est le recul de l'activité de nos clients-investisseurs du fait des incertitudes macro-économiques qui a eu un impact significatif sur le +Fixed income+", a affirmé Mark Mason, ajoutant que "la vitesse et l'ampleur des mouvements sur les taux américains ont créé un environnement de marché difficile pour nous permettre de tirer profit des sorties de liquidités des clients".

Dans la banque d'investissement, les commissions des banquiers conseillant les entreprises ont chuté de 36%, ce qui s'est répercuté sur la performance générale de cette division (-10%).

afp/rp