Oslo (awp/afp) - Le géant norvégien de l'énergie Equinor a fait état jeudi d'une hausse de son bénéfice net trimestriel qui masque toutefois une dégradation des performances opérationnelles, plombées par la baisse du cours des hydrocarbures.

Le bénéfice ressort à 1,48 milliard de dollars au deuxième trimestre, en progression de 21% sur un an grâce notamment à des coûts de dépréciations moindres.

Mais le résultat d'exploitation ajusté, référence sur le marché, recule lui de 21%, à 3,15 milliards, soit 261 millions de moins qu'attendu par les analystes.

Comme ses pairs, Equinor a pâti du recul du prix du pétrole et du gaz naturel sur fond de ralentissement de la croissance mondiale. Le français Total a publié le même jour une baisse de 26% de son bénéfice net.

"Nous livrons globalement une solide performance opérationnelle et maintenons une production élevée au cours d'un trimestre avec des prix plus bas et une activité de maintenance élevée", s'est néanmoins félicité le directeur général d'Equinor, Eldar Saetre, dans un communiqué.

Comme au premier trimestre, la production d'hydrocarbures est restée à peu près stable (-1%), à 2,012 millions de barils équivalent-pétrole.

Pour l'année dans son ensemble, Equinor répète tabler sur des niveaux comparables à ceux de 2018, avant une hausse annuelle de 3% attendue entre 2019 et 2025.

Le chiffre d'affaires s'est contracté de 5,7%, à 17,1 milliards de dollars.

Invoquant une solide discipline financière et ses efforts de réduction des coûts, le groupe anciennement baptisé Statoil a annoncé une diminution attendue de ses investissements cette année, désormais attendus entre 10 et 11 milliards de dollars contre 11 milliards précédemment.

Au grand bonheur des analystes, la facture a notamment été une nouvelle fois réduite sur Johan Sverdrup, un gisement géant de la mer du Nord qui doit entrer en exploitation en novembre.

Grâce à un accord avec le suédois Lundin, Equinor vient d'y renforcer sa présence, portant sa participation dans le projet à 42,6%.

En revanche, le groupe détenu à 67% par l'Etat norvégien a de nouveau fait chou blanc sur un prospect pourtant considéré comme très prometteur dans l'Arctique.

Un récent forage de prospection, le deuxième en deux ans, n'a pas permis de déceler la présence d'hydrocarbures sur le prospect baptisé Korpfjell, qui, selon certaines estimations, pourrait contenir 10 milliards de barils de pétrole.

En fin de matinée, l'action cédait 1,91% à la Bourse d'Oslo.

Depuis le début de l'année, Equinor a perdu près de 10% de sa capitalisation, plaçant le groupe en queue de peloton parmi les grandes compagnies pétrolières européennes.

"Nous pensons que le pire est derrière nous", ont commenté les analystes de Bernstein, positifs à l'égard de l'action en raison de sa faible valorisation actuelle et de la montée en puissance, plus rapide que prévu, du gisement Johan Sverdrup.

afp/ck