Berne (awp) - Le grossiste en produits pharmaceutiques et exploitant d'officines Galenica est parvenu à étoffer sa rentabilité de manière presque inespérée l'an dernier, en dépit des mesures adoptées en Suisse pour plafonner les prix de certains médicaments. La direction entend maintenir le cap sur l'année en cours.

L'excédent d'exploitation (Ebit) ajusté a enflé de 3,9% sur un an à 154,1 millions de francs suisses. Le bénéfice net s'est envolé de près d'un quart à 147,7 millions, propulsé notamment par un effet non récurrent lié à la caisse de pension du groupe bernois, ainsi que par la dissolution de provisions devenues obsolètes pour impôts différés.

Hors ces effets exceptionnels, la progression du profit net se serait élevée à près de 10% à 124,7 millions, a souligné la société dans son rapport annuel publié mardi. Le conseil d'administration proposera aux actionnaires une rémunération agrémentée de cinq centimes à 1,70 franc par titre.

La performance défrise les projections élaborées par les analystes du consensus AWP, qui plafonnaient l'Ebit ajusté à 151,0 millions de francs suisses et le bénéfice net à 84,3 millions. Le dividende s'avère pile dans le coeur de cible.

Déjà dévoilé en janvier, le chiffre d'affaires a enflé de moins de 1% à 3,17 milliards de francs suisses, l'élan des acquisitions et de la croissance organique ayant été freiné par les mesures gouvernementales pour limiter les prix des médicaments.

Optimisme mesuré à court terme

Les nouvelles mesures en ce sens brideront également la progression des recettes sur l'année en cours. Le chiffre d'affaires doit nonobstant s'élever au moins au niveau de celui de 2018, moyennant une progression de 1 à 3% dans le segment santé et cosmétique. La direction ambitionne d'augmenter l'Ebit ajusté de 2 à 5% et promet un dividende au moins égal à celui pour 2018.

"Les objectifs à court terme comprennent l'intégration prévue de longue date de cinq à quinze nouvelles pharmacies annuellement", a précisé en conférence de presse le directeur général Jean-Claude Clémençon. Le réseau de surfaces de vente de Galenica comprend déjà plus de 500 pharmacies, dont 345 lui appartiennent directement. L'entreprise entend par ailleurs développer encore son canal de vente en ligne.

Le grand patron s'est en revanche refusé à fixer une date pour le franchissement du cap des 375 officines visé à longue échéance.

Le segment santé et cosmétique (Health and Beauty) a généré un chiffre d'affaires de 1,53 milliard de francs suisses. La croissance de 3,1% est principalement attribuable à l'extension du réseau de pharmacies exploitées en propre ou en partenariats par Galenica, qui comprend notamment les enseignes Amavita, Coop Vitality ou encore Sun Store. L'excédent d'exploitation a bondi de 10,7% à 110,4 millions.

Principale source de revenus du groupe, les activités dans les services ont marginalement étoffé leur contribution aux recettes, de 0,4% à 2,37 milliards de francs suisses. Le résultat opérationnel a en revanche chuté d'un huitième à 44,2 millions en raison d'une base de comparaison biaisée par le produit de la cession des droits sur un logiciel de gestion de cabinet médical et par la vente d'un bâtiment à Schönbühl. Hors ces effets exceptionnels, l'Ebit aurait grappillé 1,4%.

Les analystes saluent unanimement la belle résistance de la rentabilité aux mesures de plafonnement des prix des médicaments. Surtout, Galenica se veut rassurant quant à sa rentabilité à court terme, renchérit Baader Helvea.

Même sans effets exceptionnels, Galenica serait parvenu à décoiffer les projections, applaudit la Banque cantonale de Zurich. Les investisseurs ont eu aussi salué la performance. La nominative Galenica a terminé la séance en très forte hausse, s'envolant de 6,22% à 47,82 francs suisses, à contre-courant d'un SPI affichant une infime baisse de 0,04%.

jh/al/vj