Geely, dirigé par le magnat chinois Li Shufu, estime également qu'une IPO dans l'immédiat de Volvo Cars ne permettrait pas de tirer tout le potentiel de valorisation de sa filiale, ajoute la source.

"C'est comme du pain à moitié cuit", a poursuivi la source sous couvert d'anonymat.

En mai, une autre source proche du dossier avait dit que Geely, qui a racheté Volvo Cars en 2010 pour 1,8 milliard de dollars (1,5 milliard d'euros), envisageait une cotation de sa filiale, tablant alors sur une valorisation comprise entre 16 et 30 milliards de dollars.

Les tensions commerciales entre la Chine, les Etats-Unis et l'Europe ont créé un environnement commercial incertain et elles sont un des principaux éléments à l'origine de ce report, a noté la source.

En outre, les positions de Volvo en Chine, où il écoule environ 100.000 véhicules, sont encore trop faibles par rapport aux 500.000 voitures que sont capables de vendre chaque année aussi bien BMW, Audi que Mercedes-Benz (Daimler), ajoute la source.

AUCUNE PRESSION POUR PROCÉDER À UNE IPO

Par ailleurs, Geely n'est sous aucune forme de pression pour mettre sa filiale en Bourse, poursuit la source.

"Les ventes de Geely sont en plein essor et il génère beaucoup d'argent. Pourquoi une IPO?", s'interroge la source. "Geely n'a jamais été pressé de mettre Volvo sur le marché."

La décision de Geely, qui détient des participations dans Daimler, le constructeur de camions AB Volvo> et le fabricant de voitures de sport Lotus, de repousser l'IPO de Volvo Cars, prévue avant la fin de l'année, a été initialement rapportée par le Financial Times dans son édition en ligne du lundi.

Le quotidien britannique rapporte des interrogations sur le niveau de valorisation de Volvo Cars, ajoutant que Geely redoute que les investisseurs pressentis, essentiellement des fonds de pension suédois, soient confrontés à un recul du titre après l'opération.

"Il est important de disposer d'une marge de manoeuvre de sorte que nous puissions regarder les investisseurs dans les yeux un an après l'introduction en Bourse", a déclaré Hakan Samuelsson, directeur général de Volvo Cars, au Financial Times.

"C'est toujours une possibilité, une possibilité très réaliste, mais cela n'arrivera pas immédiatement", a-t-il ajouté. "Le calendrier doit être optimal."

Hakan Samuelsson, dont le mandat à la tête de Volvo a été prolongé de deux ans jusqu'en 2022, estime que "les conditions actuelles ne sont pas optimales pour donner un certain avantage aux investisseurs".

Selon lui, Volvo a également besoin de "conditions de marché stables" pour entrer en Bourse.

(Avec la contribution de Mekhla Raina à Bangalore; Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten)

par Norihiko Shirouzu