Zurich (awp) - Le gestionnaire de fortune Julius Bär a enregistré une nette croissance de sa masse sous gestion au cours des quatre premiers mois de l'année. Il a attiré des nouveaux fonds, à des niveaux toutefois plus faibles que prévu. La rentabilité s'est détériorée sur un an.

A fin avril, la masse sous gestion s'est fixée à 427 milliards de francs suisses, ce qui représente une envolée de 12% depuis le début de l'année, indique le groupe zurichois vendredi. Cette hausse s'inscrit dans un contexte de reprise des marchés après un quatrième trimestre morose. Ce rebond a soutenu les volumes, supérieurs aux attentes du consensus AWP (410 milliards).

La première consolidation de l'entité NSC Asesores a également renforcé la masse sous gestion. Julius Bär détient depuis mars une participation de 70% dans ce gestionnaire de fortune mexicain, dont il était actionnaire minoritaire auparavant. NSC gère des actifs à hauteur de 3,5 milliards de dollars (presque autant en francs suisses).

Les entrées nettes d'argent s'avèrent en revanche inférieures aux prévisions. Leur croissance s'est établie à 3%, sous la fourchette de 4-6% établie par la direction. Les analystes s'attendaient en moyenne à 5%. Cet indicateur est important car il permet de déterminer la capacité de la banque à attirer des nouveaux fonds.

Après un début d'année poussif, l'argent a afflué plus rapidement au terme de la période sous revue. Le marché stratégique qu'est l'Asie, mais aussi l'Europe, ont apporté une contribution "significative", selon Julius Bär.

Sorties en Italie

La filiale italienne Kairos a tiré la performance vers le bas, en raison de sorties d'argent causées par les turbulences de fin 2018. Le toilettage du portefeuille a également entraîné des reflux, la banque cherchant à se défaire des clients qui présentent un profil de risque trop élevé.

Julius Bär a également durci sa politique de répercussion des taux négatifs pour les dépôts importants, précipitant la fuite de certains capitaux.

La marge brute a atteint à 82 points de base (pb), en recul de 11 pb sur un an. Le ratio coût/revenus, s'est fixé sous les 73%. Il s'est détérioré par rapport aux 67% de fin avril 2018. La rentabilité est moins bonne qu'escompté par le consensus AWP.

Dans son communiqué, la banque affirme que son programme de réduction de coûts est en bonne voie. Elle a annoncé en février dernier des coupes dans ses effectifs, avec une réduction la masse salariale de 2%. Des premiers résultats financiers sont attendus au 2e semestre 2019. Le groupe prévoit de débourser 17 millions de francs suisses au titre d'indemnités de départ.

Sur les quatre premiers mois de l'année, le ratio de fonds propres durs (CET1) a grappillé 0,3 point de pourcentage à 13,1%.

La banque zurichoise ne fournit aucune prévision chiffrée pour l'exercice 2019. Les résultats semestriels seront publiés le 22 juillet.

Début avril, le titre Julius Bär a quitté l'indice vedette SMI de la Bourse suisse, cédant sa place à Alcon.

fr/op