Zurich (awp) - La Bourse suisse creusait ses pertes lundi matin, en entame d'une semaine dominée par les réunions de plusieurs banques centrales et d'importantes données macroéconomiques. En Suisse, le départ inopiné du directeur financier de Logitech retenait l'attention des intervenants.

"Les indices européens ont évolué de manière stable lundi, alors que les investisseurs se préparent à une série de décisions sur les taux cette semaine", a résumé Pierre Veyret d'Activtrades. "Les investisseurs verront si le président de la Fed, Jerome Powell, réitère le ton accommodant qu'il a récemment adopté et tenteront d'évaluer le rythme et la force des prochaines mesures monétaires de la Fed, qui sont susceptibles de façonner le sentiment du marché pour les quelques semaines à venir", a-t-il ajouté dans une note.

Selon les spécialistes de Commerzbank Research, "la Fed pourrait se voir confortée mercredi dans sa posture prudente par les récentes données" sur l'inflation aux Etats-Unis qui a accéléré en février sur un an. Le marché anticipe toujours trois baisses des taux cette année, mais une nouvelle accélération des prix à la consommation pourrait susciter le doute quant à une première baisse en juin.

Hormis la Fed, la Banque du Japon dévoilera mardi ses décisions de politique monétaire, tout comme la Banque nationale suisse (BNS) et son homologue britannique jeudi. En Suisse, les économistes sont divisés sur la future direction du taux directeur, les uns anticipant une première baisse de 25 points de base, tandis que d'autres experts tablent sur la poursuite du statu quo monétaire.

Plusieurs données macroéconomiques devraient aussi retenir l'attention des intervenants, notamment ce lundi la 2e estimation de l'inflation en février dans la zone euro. Mardi en Suisse, les investisseurs pourront aussi décortiquer le commerce extérieur et les exportations horlogères pour le deuxième mois de l'année.

A 10h42 à la Bourse suisse, l'indice vedette SMI reculait de 0,47% à 11'621,50 points, après avoir ouvert en repli de 0,11%. Le SLI abandonnait 0,42% à 1905,33 points et le SPI perdait 0,41% à 15'265,49 points.

La majorité des valeurs vedettes s'inscrivait désormais dans le rouge, Logitech (-7,3%) accentuant ses pertes, suivi par Julius Bär (-1,5%) et Richemont (-1,4%)

Le fabricant de périphériques informatiques a annoncé que son directeur financier Charles Boynton va quitter la société mi-mai. L'identité de son successeur n'est pas encore connue. La société a également confirmé ses perspectives pour l'exercice 2023-2024.

L'ancien directeur général de Julius Bär Philipp Rickenbacher, qui s'est retiré en février éclaboussé par la retentissante faillite de l'empire immobilier Signa de l'Autrichien René Benko, a dû se contenter de son salaire de base l'an dernier et a été privé de bonus.

La plus solide progression était toujours enregistrée par Lonza (+1,6%), dont Jefferies a entamé la couverture avec une recommandation à l'achat et un objectif de cours à 637 francs suisses.

Le fournisseur de l'industrie pharmaceutique était suivi par SIG Group (+0,9%) et Givaudan (+0,8%).

Sur le marché élargi, Idorsia (+5,4%) était toujours vivement recherché. Le laboratoire rhénan, en délicatesse avec ses liquidités, a paraphé le contrat de coopération avec le pennsylvanien Viatris annoncé fin février. Ce dernier a d'ores et déjà réglé le versement initial de 350 millions de dollars convenu dans le cadre de cet accord.

Meyer Burger (-15,8%) amplifiait par contre sa chute après avoir annoncé une levée de fonds de 200 millions de francs suisses destinée à son projet d'expansion aux Etats-Unis, moyennant l'émission de jusqu'à 20,1 milliards d'actions.

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