Paris (awp/afp) - François-Henri Pinault, PDG de Kering, s'est dit "très tranquille" jeudi concernant "la régularité des opérations" du groupe, alors qu'une enquête fiscale vise sa marque Gucci en Italie et que Mediapart affirme qu'il aurait soustrait 2,5 milliards d'euros d'impôts.

M. Pinault a été interrogé sur le sujet lors de l'assemblée générale annuelle de Kering par une actionnaire ainsi que par une journaliste de l'émission Cash Investigation de France 2, qui avait acheté une action pour pouvoir y participer.

La marque Gucci fait l'objet d'une enquête de la justice italienne, le parquet de Milan soupçonnant le fleuron du groupe Kering d'avoir pendant plusieurs années déclaré en Suisse des activités menées en Italie, faisant échapper jusqu'à 1,3 milliard d'euros au fisc de la Péninsule, selon un montant avancé par le quotidien La Stampa.

En mars, le site d'information Mediapart avait affirmé que Kering aurait soustrait environ 2,5 milliards d'euros d'impôts depuis 2002, "pour l'essentiel au préjudice du fisc italien".

Interrogé sur le sujet le 16 avril, Emmanuel Macron avait jugé qu'il était "évident" que le groupe français faisait l'objet d'un contrôle fiscal en France.

"A ce jour, il n'y a aucune plainte pour fraude fiscale à l'encontre du groupe Kering", a affirmé le PDG qui s'exprimait pour la première fois sur le sujet.

Concernant "les chiffres très importants" cités par certains médias et qui "peuvent inquiéter les actionnaires", François-Henri Pinault a assuré qu'"ils ne reposent sur rien de tangible, aucun grief n'a été notifié ni à Kering ni à Gucci par l'administration fiscale italienne".

"On collabore tout à fait pleinement" concernant l'enquête en cours en Italie sur Gucci, "je suis très tranquille sur la régularité et la transparence sur nos opérations", a-t-il affirmé.

Selon Mediapart, les juges s'intéresseraient notamment au fonctionnement de LGI, la plateforme logistique de Kering située en Suisse, qui facturerait des activités en fait réalisées en Italie pour bénéficier d'une fiscalité plus favorable, affirme le média.

"Cette plateforme est connue de façon très précise par tous les services fiscaux, suisses, italien, français", a affirmé M. Pinault, parlant d'une "activité tout à fait légitime" pour LGI.

Il indique que c'est sur "cette plateforme de service qu'on a bâti tout le groupe Kering, une colonne vertébrale" qui s'occupe de la "gestion des stocks pour la quasi-totalité de nos marques, la facturation, la logistique internationale. on a plus de 600 personnes chez LGI", selon M. Pinault.

Les personnes employées en Suisse par Kering "ont toutes une activité effective et paient les impôts qui sont dus", a-t-il encore affirmé.

afp/rp