Lagardère (+4,33% à 24,83 euros) domine le SBF 120 en ce début de séance après le relèvement de recommandation de Barclays. Le bureau d'études est passé de Pondérer en ligne à Surpondérer sur la valeur, avec un objectif de cours de 30 euros (+13%), suite aux cessions d'actifs annoncées par le groupe dans les médias. Avant même d'analyser les conséquences financières de cette transformation - Lagardère a pour objectif de se recentrer sur le travel retail et l'édition - Barclays salue le principe même du changement.

"Historiquement, les périodes de transformation ont été propices aux achats de cette valeur", assure l'analyste qui ajoute : "c'est une histoire qui comporte de nombreux catalyseurs possibles, entre les cessions d'actifs potentiellement massives et l'entrée d'un activiste (le fonds Amber, NDLR) au capital, ce qui est rare en ce moment dans le secteur des médias".

Barclays fait le parallèle entre la période vécue actuellement par Lagardère et la séquence 2010-2013. A cette époque, le groupe de médias cédait ses magazines internationaux à Hearst, sortait du capital d'EADS et vendait sa participation dans Canal+ à Vivendi. Parallèlement, l'activiste Guy Wyser-Pratt faisait parler de lui. Le résultat a été une surperformance de Lagardère en Bourse malgré des performances opérationnelles dégradées, constate Barclays.

Lagardère pourrait avoir 840 millions d'euros à réinvestir

Au-delà, la question reste de savoir comment Lagardère va utiliser le produit de ces cessions. Barclays a relevé ses estimations de valorisation pour les actifs médias, de 594 à 955 millions d'euros, et Lagardère Sports, de 159 à 240 millions. Sur cette base, le bureau d'études estime que le groupe français pourrait avoir 840 millions d'euros environ à réinvestir. Selon Barclays, Lagardère ne devrait pas utiliser ces fonds pour accroitre la rémunération de ses actionnaires mais préfèrera vraisemblablement les réinvestir dans des acquisitions, soit dans le travel retail soit dans l'édition.

L'analyste évalue enfin à 800 millions d'euros le chiffre d'affaires des cibles que Lagardère pourrait s'offrir dans l'édition. Dans le travel retail, il pourrait atteindre 1,5 milliard d'euros. Ces estimations ne prennent pas en compte un éventuel recours à l'endettement du groupe.

Quoiqu'il en soit, ces changements de périmètre se traduiraient par une baisse du chiffre d'affaires de Lagardère, évaluée entre 5 et 7%, mais pourraient soutenir son Ebita. Barclays voit ce dernier progresser de 0,5% à 3,3% en 2018 en fonction des opérations réalisées.