Avant l'ouverture, les investisseurs avaient bien senti un regain de nervosité sur les équipementiers automobiles, à cause du retour sur le devant de la scène des difficiles discussions commerciales sino-américaines. Une tension exacerbée par la nouvelle alerte lancée par Leoni. L'équipementier de Nuremberg a annoncé hier soir que la passe difficile qu'il traverse le conduit à muscler son programme d'économies et à renoncer au versement d'un dividende. Sur l'exercice 2018, les ventes ont avoisiné 5 milliards d'euros, mais le résultat opérationnel s'est limité à 196 millions d'euros, soit une marge inférieure à 4%, tandis que la génération de trésorerie était insuffisante, conduisant la société à puiser dans ses réserves (cash-flow libre de -150 millions d'euros).
 
Les marges de Leoni vont encore reculer
 
En 2019, le chiffre d'affaires devrait avoisiner 5,2 milliards d'euros mais le résultat opérationnel va encore se dégrader, dans la fourchette 110 à 130 millions d'euros. Le cash-flow libre devrait à nouveau être négatif de 150 millions d'euros. Les coûts sont alourdis par le lancement d'un projet au Mexique. En parallèle, le management annonce que les résultats 2020 ne seront pas tenus. "Dans les mois à venir, nous nous concentrerons sur la stabilisation de l'entreprise, avec un accent particulier sur le Mexique. Dans un premier temps, nous avons mis en place une équipe dédiée d'experts sur place", a tenu à rassurer le CEO Aldo Kamper, qui a prévu de fournir des détails sur le plan de redressement le 19 mars prochain. "Nos résultats 2018 sont très décevants et inacceptables. Les problèmes sont nettement plus graves que redouté et l'évolution étonnamment négative du quatrième trimestre, en particulier dans notre division Systèmes de câblage, souligne la nécessité d'un programme de performance complet", a-t-il toutefois ajouté.
 
Les mauvais chiffres de Leoni inquiètent le marché, qui craint que le secteur automobile n'ait pas encore suffisamment ajusté ses objectifs à la baisse, après avoir vécu dans le déni sur une bonne partie de l'année 2018. A Paris, Akwel et Plastic Omnium chutent de plus de 3%, respectivement à 15,40 et 21,55 EUR, tandis que Valeo perd -3% à 24,24 EUR. Faurecia (-2,5% à 35,36 EUR) résiste à peine mieux. Les constructeurs Renault et Peugeot et le pneumaticien Michelin ne sont pas affectés. L'action Leoni sombre de 26% à 22,44 EUR à Francfort. A Paris, les publications du secteur démarrent dès lundi avec Michelin et Delfingen
 

Calendrier des prochaines publications (Zonebourse avec Factset)