Paris (awp/ats/reu) - Tag Heuer, qui a renoué avec la croissance, signe une des plus belles performances de l'horlogerie suisse. La marque est encore loin d'avoir épuisé son potentiel grâce notamment à sa future expansion en Chine, a déclaré à Reuters son directeur général.

La première marque de montres du groupe de luxe LVMH enregistre une croissance de plus de 10% depuis le début de l'année, une performance qui contraste avec celles d'une industrie en berne, dont les exportations plongent de 11% depuis janvier.

Grâce à un repositionnement réussi sur son "coeur" de gamme et au succès de sa montre connectée, Tag Heuer compte parmi les rares horlogers suisses en croissance en 2016.

La marque, qui s'était coupée de sa clientèle avec des produits aux prix trop élevés, s'est recentrée sur des montres vendues entre 1000 et 2000 dollars. "Cela a été déterminant", a déclaré Jean-Claude Biver, également président de la division montres de LVMH, qui compte aussi les marques Hublot et Zenith.

SUCCÈS DE LA MONTRE CONNECTÉE

Tag Heuer a aussi profité du succès de sa montre connectée à 1500 dollars, lancée il y a un an, et dont 50'000 pièces ont été écoulées cette année.

"Ce qui fait son attrait, c'est qu'elle ne ressemble pas à une montre connectée, mais à une montre classique", a souligné le dirigeant, précisant que certains marchés étaient encore "mal livrés" et disant tabler sur des ventes de 150'000 pièces en 2017, grâce à la création d'une ligne d'assemblage en Suisse.

Très peu présente en "Grande Chine" (Chine continentale, Hong Kong et Macao), qui pèse pour seulement 3% de ses ventes, la marque a été épargnée par les mesures anti-corruption de Pékin, qui ont laminé le marché des montres de luxe. Elle dispose, selon lui, d'un potentiel "colossal" dans le pays.

INVESTISSEMENTS MASSIFS EN CHINE

"Nous investissons massivement en Chine, au moment où plus personne ne veut le faire" a-t-il précisé, indiquant avoir ouvert une soixantaine de points de vente dans le pays en 2016 et anticipant d'en ouvrir autant en 2017. La marque est devenue cette année le partenaire de l'agence spatiale chinoise CNSA et le sponsor de la ligue chinoise de football.

L'année 2017 devrait bien se présenter pour Tag Heuer, a noté Jean-Claude Biver, se disant toutefois prudent face aux incertitudes économiques et géopolitiques du monde et tablant sur une croissance "à un chiffre" pour la marque. Il a également souligné que Tag Heuer n'était pas "surstockée" chez les distributeurs et avait recruté 100 personnes cette année.

Tag Heuer compte parmi les 10 premières marques de montres helvétiques par le chiffre d'affaires derrière Rolex, Omega (groupe Swatch), Cartier (Richemont), Patek Philippe, Longines et Tissot (Swatch).

VENTES RECORD POUR HUBLOT

Hublot, deuxième marque de la division de LVMH - connue pour ses montres sportives ultra haut de gamme, dont le prix moyen oscille autour de 18'000 euros (19'000 francs suisses) - devrait quant à elle enregistrer une hausse "à un chiffre" en 2016 et atteindre un chiffre d'affaires record.

"La marque est très créative et parle aux nouvelles générations", a observé Jean-Claude Biver, tandis que Zenith, très touchée par la chute du marché chinois, son premier débouché, doit conquérir les jeunes générations aux Etats-Unis et en Europe.

"C'est une marque légendaire avec son mouvement El Primero. Mais il faut la moderniser", a conclu Jean-Claude Biver.

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